Vidéo. CHAN 2022: quelles sanctions pour le Maroc et l’Algérie ?

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Maintenant que la commission d’organisation du CHAN a constaté « l’absence » du Maroc de la compétition, que risque-t-on comme sanctions ? Eléments de réponse. 

Le Maroc devait entrer en lice dimanche au Championnat d’Afrique des Nations (CHAN) 2022 organisé actuellement en Algérie. Mais faute d’autorisation pour accéder au territoire algérien via un avion marocain, comme demandé par la Fédération royale marocaine de football (FRMF), les U23 n’ont pas pu faire le voyage jusqu’à Constantine.

Lundi, la commission d’organisation du CHAN s’est réunie à Alger, conformément au règlement de la compétition.

« Il a été décidé que le groupe C sera composé de trois équipes, avec pour conséquence directe la qualification des deux premières équipes pour la phase à élimination directe », indique la Confédération africaine de football (CAF) dans un communiqué diffusé lundi soir.

La même commission « a également saisi l’instance judiciaire compétente de la CAF au sujet de l’absence du Maroc au match prévu hier à Constantine contre le Soudan », ajoute l’instance.

Que risque donc le Maroc ? Quelles sanctions sont prévues par la CAF pour cette situation ?

 

Selon Moncef El Yazghi, chercheur en politiques du sport, avant de parler des sanctions, il faut prendre en considération ce que Patrice Motsepe, président de la CAF, a dit à son arrivée à l’aéroport de Rabat-Salé, vendredi 13 janvier.

Pas de boycott

« J’ai passé ces derniers jours à faire tout mon possible, dans mes discussions avec le gouvernement algérien » pour que le Maroc puisse y participer, avait-il fait savoir à son arrivée au Maroc, pour assister au tirage au sort de la Coupe du monde des clubs 2023.

« Patrice Motsepe a dit lui-même qu’il a essayé de négocier avec les autorités algériennes pour que le Maroc puisse participer au CHAN selon ce qu’il a suggéré. S’il estimait que la demande du Maroc était inadmissible, il n’allait pas négocier avec la partie algérienne, mais plutôt avec la partie marocaine pour qu’elle accepte de participer sans conditions », estime le spécialiste dans une analyse vidéo diffusée lundi sur sa chaine Youtube.

Selon lui, la communication faite par la Fédération royale marocaine de football (FRMF) à ce sujet était claire et concise. « Le Maroc n’a jamais menacé de boycotter la compétition. Il a dit qu’il y participera, mais demandait certaines facilités (logistiques). Tout ça est pris en considération par la CAF », relève-t-il.

Le 13 janvier dernier, le bus transportant l’équipe nationale U23, devant participer au CHAN en Algérie, s’est bel et bien dirigé en début de matinée, à l’aéroport international de Rabat-Salé. L’avion de Royal Air Maroc, transporteur officiel des sélections nationales, n’avait cependant pas décollé, faute d’autorisation pour accéder à l’espace aérien du pays voisin. Le bus a donc dû faire demi-tour.

Lire aussi: La Commission d’organisation du CHAN saisit la CAF au sujet de l’absence du Maroc

« Si certains ont estimé que (ce qui s’est passé à l’aéroport) était du spectacle, pour ma part, j’estime que c’était de l’intelligence et que le Maroc a joué avec toutes ses cartes », a-t-il poursuivi.

Ce que prévoit le règlement

Le règlement du CHAN consacre plusieurs articles aux sanctions prévues en cas de forfait, de retrait ou de refus de jouer.

Par exemple, l’article 64 dispose que : « Si, pour n’importe quelle raison, une équipe se retire de la compétition ou ne se présente pas à un match, hormis les cas de force majeure admis par la Commission d’organisation ou refuse de jouer ou quitte le terrain avant la fin réglementaire du match sans l’autorisation de l’arbitre, elle sera considérée perdante et sera définitivement éliminée de la compétition en cours ».

L’article 65 du règlement explique lui qu’une « équipe qui ne se présentera pas sur le terrain en tenue de jeu à l’heure fixée pour le coup d’envoi, ou tout au plus 15 minutes plus tard, sera déclarée forfait. L’arbitre est tenu d’enregistrer l’absence de l’équipe et de la noter sur son rapport. La décision finale à ce sujet sujet sera prise par la Commission d’organisation ».

C’est surtout l’article 80 qui pourrait jouer en défaveur du Maroc. Celui-ci explique qu’un « forfait déclaré moins de vingt jours avant le début de la compétition finale ou pendant celle-ci, entraînera outre la perte du droit d’entrée, une amende de cent cinquante mille (150.000) dollars US ainsi que la suspension de l’association concernée pour les deux éditions suivantes du Championnat d’Afrique des Nations sauf cas de force majeure tel que défini par la commission d’organisation de la CAF ».

Mais rien n’est encore sûr, puisque le cas du Maroc est bien plus compliqué. « Est-ce que cet article s’applique sur le Maroc ? C’est la question », s’interroge Moncef Yazghi. « Le Maroc a ses cartes pour prouver que le retrait n’était pas son intention. C’est sur ce point que la bataille judiciaire (entre le Maroc et l’Algérie) va se jouer ».

Et l’Algérie ?

Pour ce qui est de l’Algérie, « elle doit d’abord prouver qu’elle n’a rien avoir avec l’absence du Maroc et qu’elle n’était pas obligée de mettre à la disposition du Maroc ces facilités (de transport) », souligne le spécialiste.

Ensuite, poursuit Moncef Yazghi, « Motsepe a affirmé à Rabat qu’il ne voulait pas mêler le sport à la politique. Sauf que pendant la cérémonie d’ouverture du CHAN, il a assisté à une scène surréaliste: le petit fils de Mandela qui parle politique en évoquant le Sahara ».

Dans un communiqué publié le 14 janvier dernier, la FRMF a « dénoncé et condamné vivement les agissements malveillants et les manœuvres abjectes ayant émaillés l’ouverture de la 7e édition » du CHAN, « notamment suite au discours provocateur et surréaliste qui a bafoué le règlement régissant l’organisation des manifestations footballistiques sous l’égide » de la CAF.

Si aucune sanction n’est citée pour ce genre de situations, le règlement du CHAN souligne dans son article 93.2, que: « pendant la durée du tournoi final, durant la semaine le précédant, et les deux jours qui suivent la finale, aucune réunion ou démonstration religieuse ou politique ne peut se dérouler dans les stades retenus pour la compétition, dans les terrains d’entraînement et dans les locaux réservés à l’hébergement des officiers, arbitres et équipes ».

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