Vente d’alcool: le plaidoyer de l’ex ministre Lahcen Haddad pour en finir avec « l’hypocrisie sociale »

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L’augmentation par le gouvernement de la taxe sur les boissons alcoolisées ne cesse de susciter des remous dans le débat politique. Cette fois, des membres de la Chambre des conseillers sont montés au créneau pour dénoncer les effets néfastes de « l’hypocrisie » sur l’économie marocaine.

Ainsi, Lahcen Haddad, Conseiller istiqlalien et ancien ministre du Tourisme, qui intervenait lors de la discussion détaillée du projet de loi de finances (PLF) 2024 au sein de la chambre haute, a mis en garde contre « les contradictions et l’hypocrisie sociales » quand il s’agit d’évoquer ou de traiter la question de la vente d’alcools sur le marché national.

Haddad faisait référence à des dispositions réglementaires anciennes qui prohibent encore de nos jours la consommation et la vente d’alcool aux Marocains de confession musulmane.

En effet, l’article 28 de l’arrêté du Directeur général du cabinet royal n° 3-177-66 du 17 juillet 1967 réglementant le commerce des boissons alcooliques ou alcoolisées, dispose qu’il est interdit à tout exploitant d’un établissement soumis à licence de vendre ou d’offrir gratuitement des boissons alcooliques ou alcoolisées à des Marocains musulmans.

L’infraction à cette disposition est punie de l’emprisonnement de 1 à 6 mois et d’une amende de 300 à 1.500 dirhams ou de l’une de ces deux peines seulement.

Revenant sur la hausse de la taxe intérieure de consommation (TIC), Haddad estime que cette mesure risque d’ouvrir la voie à l’encouragement des industries illicites et à la consommation d’alcool frelaté ou avarié et de qualité inférieure, comme l’eau de vie (Mahia).

De son côté, le Conseiller Mohamed Benfkih, a plaidé devant la ministre de l’économie et des finances, Nadia Fettah Alaoui, à ne pas soumettre la vente d’alcool à une licence parce que nous sommes, selon lui, « une économie libérale et un État moderne ».

« Nous devons être francs et clairs lorsque nous légiférons (…) La majorité consomme de l’alcool, et les consommateurs ne devraient pas être accablés à chaque fois par des augmentations. Cela les conduirait au marché noir et causerait des problèmes familiaux et conjugaux », prévient-il.

Youssef Aidi, président du groupe USFPiste à la Chambre haute, a souligné que cette augmentation aura un impact sur les couches pauvres de la société en premier, ainsi que des répercussions sur divers secteurs, notamment celui de la santé, rappelant à cet égard la mort de 3 individus à Chefchaouen, 6 à Tétouan et 9 à Ksar Lkbir, « après avoir mélangé des boissons alcoolisées avec du gel désinfectant ».

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