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Une canicule fin octobre, est-ce normal? Un climatologue répond
Publié leUne année folle sur le plan climatologique. En 2022, la météo prouve que le changement climatique est déjà une réalité. Car le Maroc est confronté, depuis la mi-octobre, à une nouvelle anomalie climatique alors que certaines villes voient leur température dépasser les 37 degrés. Comment expliquer ce phénomène météorologique au milieu de l’automne? Détails.
Un automne anormalement chaud. Dans un contexte de changement climatique visible, l’épisode de chaleur tardif qui touche le Maroc en ce mois d’octobre n’en finit plus. A partir de ce mercredi jusqu’à dimanche, ces jours s’annoncent comme les journées les plus chaudes de la semaine. Il devrait faire jusqu’à 37°C dans certaines villes du Maroc alors que les minimales seront aussi particulièrement élevées pour la saison, avec notamment plus de 26°C.
Des conditions inhabituelles
«La seule explication scientifique que nous avons aujourd’hui c’est que ces vagues de chaleur pourraient être dues à une zone dépressionnaire qui s’étend actuellement sur le proche Atlantique et qui a permis à de l’air très doux en provenance des Canaries et de la péninsule ibérique de remonter sur la France ainsi que quelques pays de l’Afrique du Nord», avance Mohamed Benabou, climatologue et expert en développement durable.
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En effet, ce dernier explique que les modèles de prévision sur 15 jours de Météo France montrent que la fin du mois d’octobre et le début du mois de novembre prévoient un maintien de températures particulièrement chaudes pour la saison. Et qu’au Maroc aussi, lors de ces prochains jours, le seuil des 35 ºC devrait même encore être franchi dans certaines villes du sud du royaume.
«Cette dépression est chargée de fortes pluies sous la forme d’un petit cyclone tropical. Elle se reflète par un autre anticyclone qui s’étend sur l’Afrique du Nord et sur le sud de l’Europe. Ainsi, les températures que nous ressentons aujourd’hui au Maroc est vécue par un groupe de pays d’Afrique du Nord, voire par certains pays européens», fait savoir l’expert.
Pour lui, le royaume passe par des conditions météorologiques uniques, après que la pluie soit tombée et que les températures aient dépassé leurs taux maximaux. Il souligne que cette condition climatique par laquelle nous passons est caractérisée par une forte température et un taux élevé d’humidité dans les villes proches de la mer, causée par une remontée d’air assyrien du sud du Sahara, ce qui empêche les masses froides d’atteindre le Maroc et offre ainsi les chances de précipitations que tous les Marocains attendent.
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«C’est comme si nous étions en début d’été et non en plein milieu de l’automne », dit-il. Il détaille que selon les prédictions du Centre américain Long Range Forecasts spécialisé dans le suivi des conditions météorologiques, le mois de novembre sera caractérisé par des pluies supérieures à la moyenne dans le centre et l’est du royaume et inférieures à la moyenne dans les régions du nord. «Au cours du mois de décembre, on s’attend à ce que les pluies soient plus importantes dans la plupart des régions du royaume», rapporte Mohamed Benabbou.
Si le Maroc a donc connu des précipitations modérées à faibles dans nombre de régions du Maroc, les quantités d’eau collectées risqueraient de s’évaporer avec le réchauffement climatique. «Le taux d’humidité du sol détermine le développement des végétaux comme la germination des semences, le développement du système racinaire, la croissance des tiges, la production des fleurs et des fruits, etc. Sur un sol sec ou humide, les cultures sont difficiles à conduire surtout en ce mois d’octobre durant lequel la saison agricole débute», conclut le climatologue.