Un général espagnol: «Que le Maroc essaie de reprendre Sebta et Melilla n’est qu’une question de temps»

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Juan Carlos Domingo Guerra: «Que le Maroc essaie de reprendre Sebta et Melilla n'est qu'une question de temps»
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Auteur des «Soldats», un essai qu’il vient de publier aux éditions «Almuzara» sur l’importance d’investir dans la défense, le général Juan Carlos Domingo Guerra a donné plusieurs entretiens aux médias espagnols dans lesquels il a mis en garde contre «le manque de perception des menaces chez les Espagnols dont l’une n’est qu’à quelques kilomètres: le Maroc».

Partant d’une idée centrale dans son livre selon laquelle il y a une «désaffection» ou «une indifférence» envers l’armée chez les Espagnols, Juan Carlos Domingo Guerra pointe du doigt une «ignorance pathologique» qui fait qu’«il n’est pas facile d’être soldat dans une nation comme l’Espagne».

C’est de «cette ignorance que découlent le reste des «carences» des Espagnols en matière de défense et de sécurité, comme le manque de perception des menaces», surtout celle du Maroc qui «n’est qu’à quelques kilomètres», a-t-il déclaré, ce lundi, dans un entretien avec le quotidien espagnol La Razón.

«Le Maroc a des prétentions sur Ceuta (Sebta, ndlr) et Melilla»,  qui «ne sont pas mortes, malgré la récente rencontre entre les deux pays», croit savoir le général de Division.

Évoquant des «envies de nationalisme marocain» et un rêve de «Grand Maroc», qui existerait chez les Marocains, il croit dur comme fer que «ce n’est qu’une question de temps avant qu’il (le Maroc, ndlr) ne tente avec Ceuta et Melilla le coup qui a déjà bien marché avec le Sahara».

«Ce n’est qu’une question de temps avant qu’il ne tente de les rattraper», a-t-il insisté.

Du point de vue du général, aujourd’hui en retraite après 40 ans de services, les deux enclaves, présides occupés de l’avis des Marocains, «ne sont pas bien défendues» en raison «d’une anomalie dans le système de sécurité et de défense espagnol» et en raison de doutes sur la solidarité alliée en cas d’attentat.

Car, affirme-t-il, «celui qui exerce la direction de l’Otan –les États-Unis– voit le Maroc comme un allié privilégié».

Lire aussi: Albares: « une mauvaise relation avec le Maroc est très dommageable pour le peuple espagnol »

Dans un autre entretien accordé fin janvier à 20minotos, la version espagnole du quotidien gratuit 20 Minutes, il est revenu sur les pensées nationalistes qui existeraient chez les Marocains.

Le général à la retraite a essayé, dans ce sillage, d’expliquer pourquoi y a-t-il toujours une certaine «friction constante» dans les relations Maroco-espagnoles.

Pour lui, «l’Espagne n’a jamais très bien compris le fonctionnement et la logique interne du nationalisme. Ni à l’intérieur ni à l’extérieur du pays. Ces pensées nationalistes se réaffirment et acquièrent leur identité en encadrant les frontières qui les séparent des autres».

«Dans ce cas, nous avons affaire à un agent du sud de l’Espagne comme le Maroc, qui est profondément nationaliste et dont la politique est de donner à ses citoyens la carotte de l’ennemi extérieur. Tant qu’il s’agira d’un système politique comme celui-là, nous aurons des revendications permanentes pour quelque chose d’aussi évident que le fait que Ceuta et Melilla sont des villes espagnoles», a-t-il poursuivi.

Juan Carlos Domingo Guerra ne semble pas apprécié la revirement stratégique espagnol sur la question de l’intégrité territoriale du Maroc de l’Espagne, qui soutient désormais la marocanité de notre Sahara. Pour l’essayiste, «certaines concessions de l’Espagne n’ont pas été expliquées».

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