Réglementation des VTC: les professionnels dénoncent un lobbying hostile à la mise à niveau du secteur

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Les applis de transport font désormais partie de l'écosystème de transport au Maroc. Crédit photo: DR.
Les applis de transport font désormais partie de l'écosystème de transport au Maroc. ©DR.

Au moment où la réglementation promise par le ministre du Transport tarde à voir le jour, les professionnels du secteur de VTC (Voiture de transport avec chauffeur) s’impatientent et appellent à réguler un secteur qui ne cesse de s’élargir depuis plus de sept ans. 

Les applications de transport alternatif au taxi urbain se sont aujourd’hui taillées une place dans l’écosystème du transport, surtout dans de grandes villes du Royaume comme Casablanca, Rabat et Marrakech. Véritable source de revenus pour une catégorie de jeunes, le secteur exige désormais un cadre réglementaire pour progresser dans la légalité et sans embûches. C’est en tout cas la conviction des professionnels du transport.

Joint par H24info, le secrétaire général Syndicat Démocratique des Transports (SDT), Samir Faraby, parle d’une « lutte » qui dure depuis 2018.

« En tant que syndicat, nous défendons ces chauffeurs professionnels, dont plusieurs ont la carte et la qualité d’auto-entrepreneur ou possède le permis de confiance. Ces chauffeurs ont laissé tomber le taxi optant désormais pour les plateformes de VTC« , explique-t-il d’emblée.

Le « combat » a commencé avec l’envoi d’une demande d’autorisation par le SDT au Wali de la région Casablanca-Settat dans le but de créer une nouvelle catégorie qui opère via ces applications.

« Nous lui avons envoyé un projet d’arrêté réglementant le transport moyennant un prix via les applications. Lorsque nous n’avons pas eu de retour, nous avons contacté le ministère du Transport auquel nous avons soumis le même projet. A l’heure actuelle, nous sommes toujours en train de faire les démarches nécessaires« , fait savoir Faraby.

Le syndicaliste regrette, dans la même veine, la persistance d’une multitude de « contraintes« , venant notamment de la part des chauffeurs de taxis.

Il estime, par ailleurs, que l’organisation prochaine de la CAN par le Maroc, ainsi que celle de la Coupe du monde en 2030, « rendent la réglementation de ce secteur plus que nécessaire », se désolant dans la même lignée que des pays africains ont fait ce pas et établi un cadre réglementaire, « en dépit de leur déficit en termes d’infrastructures ».

« Ils ont ainsi créé des activités génératrices de revenus et d’emplois pour un nombre important de jeunes en facilitant la vie des citoyens« , fait remarquer Faraby, qui s’interroge pourquoi le Maroc accuse de tels retards sur ce dossier ? « Sachant que ces multinationales sont venues injecter d’énormes fonds et apporter des investissements au royaume« .

« En tant qu’auto-entrepreneurs, nous payons l’impôt sur le revenu (IR) ainsi que l’impôt prélevé par la société et reversé à la trésorerie du royaume, et nous nous retrouvons devant une contradiction. Nous payons nos impôts et, en même temps, nous sommes toujours bloqués », déplore-t-il.

Il constate, par ailleurs, que les applications de VTC deviennent « de plus en plus demandées dans la société ». Selon lui, « les citoyens y trouvent plusieurs facilités à l’instar du paiement électronique« .

Samir Faraby, pour qui « le Maroc se développe dans tous les domaines sauf celui du transport VTC », pointe du doigt des « lobbies » qui seraient derrière le blocage de la régulation de ce secteur. Ces gens, dit-il, veulent « qu’il n’y ait pas de concurrence ».

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