Tariq Ramadan renvoyé en procès à Paris pour des viols sur quatre femmes

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Tariq Ramadan
Fin mai dernier, le conférencier, qui était aussi accusé en Suisse par une femme dans une affaire remontant à 2008, a été acquitté de l'accusation de viol et contrainte sexuelle par un tribunal genevois. Photo: AFP.

Deux juges d’instruction parisiennes ont ordonné vendredi un procès devant la cour criminelle départementale de Paris pour le prédicateur suisse Tariq Ramadan, accusé de viols sur quatre femmes, a indiqué une source judiciaire, confirmant des sources proches du dossier.

M. Ramadan sera jugé pour des viols présumés commis entre 2009 et 2016, selon l’ordonnance de mise en accusation dont l’AFP a eu connaissance.

Une décision de non-lieu partiel a par ailleurs été rendue concernant deux plaignantes.

« Tenter de renvoyer une personne devant une juridiction de jugement alors que la Cour de cassation est saisie d’une requête en nullité concernant le point central de ce dossier est inadmissible », ont réagi auprès de l’AFP Mes Philippe Ohayon, Ouadie Elhamamouchi et Nabila Asmane, trois des avocats du Suisse.

La défense de M. Ramadan a en effet formé un pourvoi en cassation après la validation le 11 mai par la cour d’appel de Paris d’expertises psychiatriques capitales, qu’elle contestait.

« Cet énième passage en force est un terrible aveu de faiblesse », ont-ils ajouté.

Fin mai, le conférencier, qui était aussi accusé en Suisse par une femme dans une affaire remontant à 2008, a été acquitté de l’accusation de viol et contrainte sexuelle par un tribunal genevois qui a jugé qu’il n’y avait pas de preuve contre lui.

Me Laure Heinich, qui défend trois femmes dans le dossier instruit à Paris, dont deux avec Me Laura Ben Kemoun, a indiqué que ses clientes se réjouissaient « de cette décision et du travail manifestement très méticuleux rendu » par les magistrates. Me Ben Kemoun a ajouté que les plaignantes étaient « soulagées et prêtes pour la suite ».

Dans ce dossier emblématique de l’ère #MeToo, M. Ramadan, 60 ans, a d’abord nié avoir eu des relations sexuelles extraconjugales avant de reconnaître des « relations de domination », rudes mais « consenties ».

Lire aussi: Tariq Ramadan acquitté en Suisse de l’accusation de viol 

L’affaire, qui a provoqué la chute de cette figure charismatique et contestée de l’islam européen, avait été déclenchée fin octobre 2017 par les plaintes d’Henda Ayari, une ex-salafiste devenue militante laïque, et « Christelle », qui dénonçaient respectivement un viol en 2012 à Paris et en 2009 à Lyon.

Entre février 2018 et octobre 2020, M. Ramadan avait été successivement mis en examen pour viols sur ces deux premières plaignantes et trois autres victimes potentielles. Il avait été incarcéré dix mois.

Deux des victimes avaient été identifiées par la police sur des photos et des messages retrouvés dans son ordinateur, tandis que la troisième, l’ex-escort girl Mounia Rabbouj, l’avait accusé de neuf viols sur la période 2013-2014.

Les juges d’instruction ont finalement décidé de renvoyer le prédicateur devant la cour criminelle départementale, constituée de magistrats professionnels et sans jurés populaires, pour viols sur Henda Ayari, Mounia Rabbouj et une des femmes identifiées sur photo, ainsi que pour viols sur personne vulnérable sur « Christelle ».

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