Grippe aviaire: la mise en garde de l’OMS

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Maria Van Kerkhove, chargée de la prévention et la préparation aux pandémies à l'OMS. DR

L’Organisation mondiale de la santé a appelé mercredi à renforcer le réseau de détection mondial du virus de la grippe aviaire H5N1, qui a montré qu’il pouvait infecter un grand nombre d’espèces animales.

Si la surveillance des oiseaux et volailles est déjà très développée, « ce dont nous avons réellement besoin à l’échelle mondiale, c’est d’une surveillance étroite des différentes espèces animales, maintenant que nous savons que ce virus peut infecter de nombreux types d’espèces différents », a souligné la docteure Maria Van Kerkhove, chargée de la prévention et la préparation aux pandémies à l’OMS, lors d’un point de presse à Genève.

L’infection récente de troupeaux de vaches aux Etats-Unis, la transmission à un employé d’une ferme laitière -qui n’avait que des symptômes légers- et la découverte du virus dans le lait ont suscité un regain d’intérêt du grand public pour cette épizootie qui fait des ravages depuis 2020.

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Cette surveillance accrue doit s’étendre au lait et aux produits laitiers, a souligné la responsable de l’OMS, pour s’assurer « que les gens sont protégés ».

Elle rappelle que la pasteurisation -qui consiste à chauffer le lait pour tuer les microbes- est recommandée et sûre.

« Je ne pense pas que la détection chez les vaches laitières change fondamentalement notre évaluation des risques » que représente la maladie pour l’humain, a-t-elle souligné mais « cela est préoccupant ».

Il n’y a pas de preuves de transmission d’humain à humain pour l’heure mais les responsables de la santé craignent qu’une forte circulation ne facilite une mutation du virus qui lui permettrait de passer d’un humain à un autre.

« A chaque occasion donnée à ce virus de continuer à circuler, de continuer à se mélanger avec les espèces animales, il a le potentiel de provoquer une épidémie et potentiellement de devenir un virus avec un potentiel pandémique », a-t-elle mis en garde.

Entre le début de l’année 2003 et le 1er avril 2024, l’OMS a déclaré avoir enregistré un total de 889 cas humains de grippe aviaire dans 23 pays, dont 463 ont été mortels, ce qui porte le taux de létalité à 52%.

Mais depuis 2021, il n’y a eu que 28 cas d’infections d’humains, a-t-elle souligné.

Et comme elle l’a fait pendant plusieurs années quand elle était en charge de coordonner la lutte contre le Covid-19 à l’OMS, Maria Van Kerkhove a appelé à la collaboration, au partage des informations dans le monde entier et au séquençage, qui permet de détecter et étudier les mutations du virus.

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