Tanger: boom des entreprises spécialisées dans le blanchiment de l’argent de la corruption

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Comment blanchir de l’argent au Maroc tout en essayant de rester dans la “légalité”? Des responsables corrompus semblent avoir trouvé la solution à travers la création d’entreprises qui œuvrent sur des marchés fictifs. Explications.

Des sociétés, inscrites aux noms des proches de certains responsables se sont donné pour objectif de passer des marchés fictifs avec les entreprises qui les corrompent.

Une tendance qui prend de l’ampleur rapporte le quotidien Assabah, notamment à Tanger où une entreprise appartenant à un élu de la région a remporté un marché relatif à une étude sur un bâtiment pour une enveloppe de 200.000 dirhams.

Mais là où l’affaire devient tortueuse, ajoute le support arabophone, c’est que le bâtiment a déjà été construit et sera opérationnel dans quelques jours, ce qui rend caduque la réalisation de l’étude qui devait, en toute logique, être menée avant le début des travaux.

D’autres marchés douteux ont également été passés par l’entreprise de cet élu notamment dans les secteurs des travaux publics.

 

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Les données obtenues par Assabah indiquent que l’entreprise appartient à un parent de l’élu, qui a eu le mérite de «faciliter» les transactions et de permettre au maître d’ouvrage d’obtenir les autorisations nécessaires à la réalisation de ses projets à l’heure où d’autres investisseurs peinent à obtenir les documents requis.

Évitant les pots-de-vin « classiques » sous forme d’enveloppes qui deviennent de plus en plus faciles à traquer, les fonctionnaires ont donc développé de nouvelles méthodes plus sophistiquées grâce à des rétro-commissions maquillées sous forme de revenus suite à la réalisation d’un travail ou d’une prestation de service.

C’est ainsi que les responsables des administrations chargées de délivrer les autorisations et les différents permis imposent aux porteurs de projets de faire appel à des sociétés particulières pour la réalisation de travaux en contrepartie du précieux sésame, notamment les chantiers d’électrification, de peinture et d’aménagement pour les projets résidentiels. Les contrats ainsi conclus portent sur des montants qui dépassent largement le prix du marché, la différence étant collectée comme pot-de-vin.

Pour rappel, le fléau de la corruption coûte au Maroc 2% du PIB, soit plus de 23 milliards de dirhams. Les patrons d’entreprises ont également rapporté que la corruption leur coûtait en moyenne 0,2% de leur chiffre d’affaires.

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