Symptômes, transmission, traitement… ce qu’il faut savoir sur la variole du singe

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Il n’existe pas de traitements ou de vaccins spécifiques contre l'orthopoxvirose simienne, mais on peut endiguer les flambées, selon l'OMS.

Après le Covid-19, la variole du singe. Depuis que cette maladie a été déclarée au Royaume-Uni début mai, on en entend parler pratiquement tous les jours. Entre les nouveaux cas signalés au quotidien, les projets de vaccins annoncés et les symptômes qui, à première vue, peuvent faire peur, plusieurs se demandent si ce n’est pas un remake de la pandémie du Covid ? Pas de panique, voici ce qu’il faut savoir. 

Jusqu’ici, la variole du singe, une maladie virale généralement bénigne, très rare en Europe, était principalement observée dans le centre et l’ouest de l’Afrique. Mais depuis le 7 mai dernier, elle est déclarée un peu partout dans le monde.

Où et quand a été déclaré le premier cas ? 

C’est l’Agence britannique de sécurité sanitaire (UKHSA) qui a été la première autorité en Europe à signaler publiquement un cas de variole du singe le 7 mai 2022. Il s’agit d’une personne qui avait pris l’avion pour le Royaume-Uni depuis le Nigeria.

Une semaine plus tard, le 14 mai 2022, la même agence annonce deux autres nouveaux cas qui ne sont pas liés au premier. « Même si les enquêtes se poursuivent pour déterminer la source de l’infection, il est important de souligner qu’elle ne se propage pas facilement et qu’elle nécessite un contact personnel étroit avec une personne infectée symptomatique », avait alors souligné le Dr. Colin Brown, directeur des infections cliniques et émergentes de l’agence britannique.

D’où vient cette maladie ? 

La variole du singe, dont plusieurs cas ont été détectés en Europe et en Amérique du Nord, est une maladie rare originaire d’Afrique, dont on guérit en général spontanément. Appelée aussi « orthopoxvirose simienne », c’est une maladie dont le pathogène peut être transmis de l’animal à l’homme et inversement.

Elle a été identifiée pour la première fois chez l’homme en 1970, en République démocratique du Congo (ex-Zaïre) chez un garçon âgé de 9 ans, vivant dans une région d’où la variole avait été éliminée depuis 1968, explique l’AFP.

Depuis, des cas humains de variole du singe ont été signalés dans 10 pays africains.Au printemps 2003, des cas ont aussi été confirmés aux États-Unis, marquant ainsi la première apparition de cette maladie en dehors du continent africain.

Quels sont les symptômes ? 

Selon l’OMS, les symptômes ressemblent, en moins grave, à ceux que l’on observait dans le passé chez les sujets atteints de variole.

Lire aussi: Variole du singe au Maroc: ce que l’on sait sur les trois cas suspects

Il s’agit de la fièvre, des maux de tête ainsi que des douleurs musculaires et dorsales pendant les cinq premiers jours.

Des symptômes plus visibles apparaissent ensuite avec principalement des éruptions cutanées sur le visage, la paume des mains et la plante des pieds. On peut aussi retrouver chez les patients atteints des lésions, des pustules et des croûtes.

Comment se transmet-elle ?

L’infection des cas initiaux résulte d’un contact direct avec du sang, des liquides biologiques ou des lésions cutanées ou muqueuses d’animaux infectés.

La transmission secondaire, c’est-à-dire interhumaine, peut résulter de contacts étroits avec des sécrétions infectées des voies respiratoires, des lésions cutanées d’un sujet infecté ou d’objets récemment contaminés par des liquides biologiques ou des matières provenant des lésions d’un patient.

Lundi, l’OMS a indiqué s’intéresser de près au fait que certains des cas au Royaume-Uni semblent avoir été transmis au sein de la communauté homosexuelle. « Il est probablement trop tôt pour tirer des conclusions sur le mode de transmission ou supposer que l’activité sexuelle était nécessaire à la transmission », a toutefois prévenu Michael Skinner, virologue à l’Imperial College London, auprès de l’organisme Science media centre (SMC).

Faut-il s’inquiéter ? 

La variole du singe guérit en général spontanément et les symptômes durent de 14 à 21 jours. Les cas graves se produisent plus fréquemment chez les enfants et sont liés à l’ampleur de l’exposition au virus, à l’état de santé du patient et à la gravité des complications, souligne l’AFP.

Selon les épidémies, le taux de létalité a pu varier énormément mais il est resté inférieur à 10% dans tous les cas documentés, principalement chez les jeunes enfants.

« On estime que la souche d’Afrique de l’Ouest, dont souffrent les cas britanniques, a un taux de mortalité d’environ 1%. Il existe également une souche trouvée dans la région du Congo qui peut être mortelle dans 10% des cas, mais les cas britanniques n’ont pas cette souche », a déclaré Simon Clarke, professeur en microbiologie cellulaire à l’université de Reading, au SMC.

Y a-t-il un traitement ?

Il n’existe pas de traitements ou de vaccins spécifiques contre l’orthopoxvirose simienne, mais on peut endiguer les flambées, explique l’OMS. On a prouvé dans le passé que la vaccination antivariolique avait une efficacité de 85% pour la prévention de l’orthopoxvirose simienne mais le vaccin n’est plus disponible pour le grand public après l’arrêt de sa fabrication suite à l’éradication mondiale de la variole.

« La bonne nouvelle, c’est que le vaccin contre la variole marche contre la variole de singe; la mauvaise c’est que la plupart des personnes de moins de 45 ans ne sont pas vaccinées », a tweeté l’épidémiologiste Eric Feigl-Ding.

Combien de cas détectés à ce jour dans le monde ? 

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a annoncé ce mardi 24 mai que 131 cas de variole du singe ont été détectés à ce jour dans le monde, en dehors des foyers habituels de la maladie.106 autres cas présumés ont été aussi recensés.

Lire aussi: Variole du singe: risque « très faible » d’une vaste contagion, selon une agence européenne

« Ne faisons pas une montagne d’une taupinière », a notamment demandé la directrice du département de préparation mondiale aux risques infectieux de l’organisation, citée par Reuters.

Qu’en est-il au Maroc ? 

Au Maroc, le ministère de la Santé a annoncé, en début de soirée du lundi 23 mai, trois cas suspects de variole du singe. Pour l’instant, peu d’informations ont filtré les concernant.

Selon les sources de H24Info, il s’agit de trois hommes, deux Marocains et un ressortissant d’un autre pays africain. Une source autorisée au ministère de la Santé nous a indiqué que des analyses étaient toujours en cours dans la matinée de ce mardi 24.

Peu avant, le ministère de la Santé a fait savoir qu’il avait mis en place un plan national de surveillance et de riposte contre la variole du singe. Le document, daté du 20 mai dernier, définit ce qu’est un cas suspect, probable ou confirmé. Le protocole explique aussi la procédure à suivre en cas de détection de cas contacts, entre autres.

« Ce n’est pour le moment pas inquiétant ni pour notre pays ni pour les autres, en attendant de comprendre les modes de transmission de ce virus qui fait qu’on découvre de plus en plus de cas en Amérique du Nord et Europe », a expliqué de son côté Dr. Tayeb Hamdi, médecin généraliste et chercheur en politiques et systèmes de santé.

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