Héritage en islam: une pétition signée par une centaine d'intellectuels revendique l'abrogation du ta'sib
Publié lePlus de cent intellectuels marocains -chercheurs, écrivains, sociologues- ont signé mercredi une pétition appelant à mettre fin à la discrimination des femmes en matière d’héritage, une question qui fait débat au Maroc.
Les signataires appellent à l’abrogation de la règle successorale « injuste » du « ta’sib », qui pénalise les femmes. Au Maroc, la femme n’a en effet droit qu’à la moitié de ce qu’hérite l’homme, le reste devant aller à des parents masculins du ou de la défunte.
« Les orphelines qui n’ont pas de frère doivent obligatoirement partager l’héritage avec les parents mâles les plus proches du défunt (…) même inconnus et n’ayant jamais eu de liens avec la famille », dénoncent les signataires de cette pétition.
Mais aujourd’hui, « la famille marocaine est le plus souvent réduite aux parents et leurs enfants (…), la règle du ta’sib devient donc injuste », ajoute le texte signé notamment par l’écrivaine Leila Slimani, l’islamologue Rachid Benzine ou encore l’actrice marocaine Latifa Ahrrare.
L’intellectuelle Asma Lamrabet, poussée à la démission cette semaine du Centre des études féminines en islam pour avoir défendu l’égalité homme-femme dans l’héritage, fait partie des signataires.
Le débat sur la question successorale a été ouvert en 2015 au Maroc, avec des avis partagés entre ceux qui critiquant une législation « inégalitaire », et les milieux conservateurs rejetant tout débat sur la question.
Il agite également un autre pays du Maghreb, la Tunisie, où plus d’un millier de personnes ont manifesté le 10 mars pour réclamer l’égalité des sexes en matière d’héritage, comme le prévoit la Constitution de 2014.