Sanchez cède au Maroc l’espace aérien du Sahara contre les douanes à Sebta et Mélilia

Publié le
Le Roi Mohammed VI et le président du gouvernement espagnol Pedro Sanchez
Le Roi Mohammed VI et le président du gouvernement espagnol Pedro Sanchez © EFE

Des négociations, assez poussées, seraient en cours entre le Maroc et gouvernement espagnol pour conclure un accord concernant le transfert de la gestion de l’espace aérien au Sahara. En contrepartie, le Maroc devrait accélérer les démarches pour la réouverture de la douane commerciale à Mélilia et l’inauguration d’un poste douanier à Sebta. Une grande première.

À en croire le site espagnol El Confidencial Digital, citant des sources diplomatiques, Sanchez a débloqué le transfert au Maroc de la gestion de l’espace aérien du Sahara. C’est la condition que le royaume aurait posée pour que les douanes de Sebta et Mélilia soient mises en service.

De fait, le Palais de la Moncloa a reconnu, en juillet dernier, avoir entamé des pourparlers avec Rabat pour effectuer cette passation au profit des autorités marocaines. De même, en mars de l’année dernière, le gouvernement avait déjà évoqué ces négociations, bien que de manière succincte.

Concrètement, et dans une réponse au Congrès des Députés en mars dernier, l’Exécutif a reconnu que « les discussions avec le Maroc dans ce domaine » avaient « commencé ».

Il était question de coordonner entre les deux parties dans le but d’assurer une transition en douceur et une plus grande sécurité dans les connexions ainsi qu’une coopération technique.

Sahara. Le président brésilien Lula adopte la carte complète du Maroc

En raison de l’annonce des élections anticipées chez nos voisins du nord, l’Exécutif espagnol de coalition a décidé de mettre en veilleuse ce dossier, actuellement contrôlé par l’Espagne depuis les Canaries.

En effet, c’est l’aviation espagnole qui assure cette mission. A partir du «FIR» (flight information region) établi aux Iles Canaries, les contrôleurs aériens espagnols administrent l’espace aérien au Sahara, placé dans leur giron.

Au regard du droit international et selon les normes établies par l’Organisation de l’aviation civile internationale des Nations unies. (OACI), organisme onusien, c’est l’Espagne, ancienne puissance coloniale qui administre cet espace. Il s’agit d’une décision antérieure à la récupération du Maroc de son Sahara. Et l’Espagne le contrôle de facto, en raison de son statut d’État administrateur du territoire.

Techniquement, la gestion est assurée par ENAIRE, l’entreprise publique espagnole gestionnaire de la navigation aérienne et rattachée au ministère des Transports du voisin.

À présent, l’affaire est remise sur le tapis et des négociations se déroulent au niveau du Groupe de Travail entre le Maroc et l’Espagne, constitué à cet effet.

De même, une commission technique est mise en place pour aborder les détails relatifs à cette passation. Deux réunions ont été déjà célébrées si l’on se fie aux informations publiées par le pure-player OK Diario, obtenues auprès de la diplomatie espagnole.

Mais à en juger par les positions des médias espagnols, l’annonce ne passe pas de l’autre rive de la Méditérrannée.

Plusieurs médias tentent de démontrer qu’il s’agit d’une décision qui enfreint le droit international, en estimant que « l’Espagne n’a aucune autorité pour décider de, céder ou non la gestion, au Maroc, même si Pedro Sánchez l’a promis à Mohammed VI », lamente le site d’information Ok Diario.

Une chose est sûre: lette décision ne passera pas comme une lettre à la poste du côté espagnol. L’opposition mènera la vie dure à Sanchez une fois qu’elle sera officialisée. Or, Sanchez a démontré qu’il est prêt à mettre son mandat en jeu pour renforcer ses positions. Et c’est tant mieux pour le Maroc!

La rédaction vous conseille

Les titres du matinNewsletter

Tous les jours

Recevez chaque matin, l'actualité du jour : politique, international, société...

Sanchez cède au Maroc l’espace aérien du Sahara contre les douanes à Sebta et Mélilia

S'ABONNER
Partager
S'abonner