Reportage. À Aslda, les survivants du séisme ravageur résistent au désespoir

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Aslda
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A quelques encablures d’Asni se trouve Aslda, un douar où le séisme s’est également abattu sans merci sur une vingtaine de victimes et endeuillé des centaines de familles.

Le tremblement de terre qui a frappé toute la région d’Al-Haouz et de Marrakech était des plus violents au douar d’Aslda, où des familles entières ont été totalement anéanties.

Dans cette minuscule localité située à 6,4 km de Moulay Brahim et à un jet de pierre du centre d’Asni, le séisme n’a pas fait le tri. Il a jeté bas tous les types de maisons, qu’elles soient en terre, en parpaing ou en béton.

Arrivée dimanche matin sur place, l’équipe de H24info a pu constater de visu l’immensité des dégâts. Nous avons également rencontré Abderrahim, le frère d’une femme de 43 ans, morte avec ses deux petites-filles dans l’effondrement de leur maison de trois étages.

« On a commencé l’évacuation des corps samedi à 3H00 du matin. Nous n’avons pu les extraire que vers 18h00. Nous sommes passés par des moments difficiles. Les deux filles sont âgées de trois et deux ans seulement », raconte-t-il.

A Aslda, le nombre de morts a atteint pour l’instant 21 personnes, tandis qu’un autre douar sis à quelques minutes au sud compte près de 40 décès.

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Le frère d’un autre père de famille composée de sa femme et de deux enfants nous a également aidé à filmer les ruines à l’intérieur de leur maison transformée en un amas de gravats.

Il a risqué sa vie pour extraire leurs corps quelques minutes seulement après le drame.  « J’ai extrait mon frère, sa femme et leurs deux enfants, un garçon et une fille », détaille-t-il, l’air toujours ébahi par ce qu’il a vécu.

Un peu plus loin au nord, une jeune femme d’une trentaine d’année nous a arrêté pour nous montrer ce qui restait d’une maison qu’elle construisait pas à pas depuis plus de dix ans.

« Les voisins m’ont appelé pour m’alerter sur l’effondrement de ma maison. Quand je suis arrivée, j’ai trouvé la plupart de mes voisins sous les décombres. Je suis encore sous le choc, je ne sais quoi faire. J’espère que les âmes charitables se solidarisent avec ces gens qui n’ont plus de logement », se désole-t-elle.

« Cela fait dix ans que je construis petit à petit cette maison. J’ai fait le ménage chez les gens et travaillé dur pour la construire. Je suis une femme divorcée et j’ai un enfant. Nous souhaitons que les gens qui voient notre situation nous viennent en aide », espère-t-elle.

Aucune maison n’a été épargnée par le séisme dans cette localité reculée. Toutes sont soit effondrées ou complètement fissurées.

Les victimes du séisme, qui passent désormais leurs nuits dans la nature, sont à cours de produits alimentaires de première nécessité. « Nous demandons de la nourriture seulement. Plus de 100 personnes n’ont rien avalé depuis hier. Tous les magasins sont actuellement fermés », regrette un rescapé du séisme.

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