Rachida Kaaout: « Voici pourquoi il faut donner une nouvelle chance à Emmanuel Macron »

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Rachida Kaaout, candidate LREM aux législatives pour la 9e circonscription des Français de l'étranger. DR.

A trois mois des élections législatives françaises, Rachida Kaaout, aujourd’hui conseillère municipale à Ivry-sur-Seine et présidente du comité de soutien pour la réélection d’Emmanuel Macron, a présenté officiellement sa candidature pour la 9e circonscription des Français de l’étranger. L’annonce a été faite lors d’une rencontre organisée le 15 mars à Casablanca. Entretien avec cette élue native de Béni-Mellal qui compte briguer un premier mandat de députée pour cette région sous les couleurs de La République en marche (LREM). 

H24 Info: Pourquoi avez-vous organisé cette rencontre à Casablanca? 

Rachida Kaaout: Cette rencontre aujourd’hui, c’est pour lancer de manière officielle ma candidature au Maroc et de me présenter dans un premier temps à un premier cercle des Français qui résident au Royaume, pour leur décliner mon projet. L’objectif, c’est aussi de prendre un peu leur ressenti et voir quelles sont leurs problématiques et comment je peux avancer dans la construction du programme que je présenterai dans les semaines qui viennent.

Quel est votre lien avec le Maroc?

C’est un des pays qui font partie de la neuvième circonscription. Si j’ai choisi cette circonscription, c’est qu’elle fait partie de mon ADN, bien évidemment parce que j’ai des origines du Maghreb, en l’occurrence du Maroc. Et puis, j’ai beaucoup travaillé dans ma vie professionnelle en Afrique de l’Ouest, au Sénégal et en Côte d’Ivoire, mais en Algérie aussi et pas mal au Maroc pendant de nombreuses années quand je me trouvais au service de Bernard Tapie.

C’est la première fois que vous vous présentez aux législatives pour cette région. Pourquoi ce choix? 

J’ai débuté en politique par les élections municipales. J’avais fait partie de la première vague des investis sous les couleurs de la République en marche, pendant les premières municipales d’Emmanuel Macron, et je faisais partie des 19 premiers candidats qui avaient été annoncés au mois de juin 2019. Ensuite, je me suis retrouvée dans mon engament politique un peu plus poussée dans le cadre des Régionales. J’étais sur la liste d’Emmanuelle Wargon et de Laurent Saint-Martin. Nous avons mené les Régionales avec, en face, Valérie Pécresse. Cela a été très formateur pour moi et ça a conforté un peu plus mon engament politique que j’ai voulu porter encore plus loin. Et après, j’ai effectivement pris la présidence d’un comité de soutien pour la réélection d’Emmanuel Macron. Cela a été une vraie bataille. Il a fallu montrer qu’on avait les armes sur le terrain.

Je viens aussi du milieu associatif. J’ai une association qui œuvre au quotidien pour le lien intergénérationnel et aujourd’hui, dans la continuité de mon engagement politique, je me suis dite: pourquoi ne pas aller plus loin? En réalité, ma motivation c’est quand j’ai fait l’amer constat que les relations entre la France et cette partie du monde se sont altérées. Elles ne sont plus ce qu’elles étaient. La francophonie n’est plus ce rayonnement qu’on avait quand on était jeunes. Il y avait plein d’étincelles dans les yeux quand on parlait de la France, mais aujourd’hui c’est terminé. Et je me dis que j’ai un rôle à jouer.

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J’ai envie d’être ce trait d’union, de par mes origines notamment. Pourquoi ne pas être cette incarnation de ce qui peut être le lien entre nos deux pays et nos deux continents. Et surtout en tant que femme, avancer sur ce terrain. C’est pour cela qu’on a choisi de parler ce soir d’entrepreneuriat. C’est ce qu’on peut faire ensemble. Je pense qu’il faut toujours des directions: l’éducation, l’entrepreneuriat, la santé… tout cela est transversal parce que l’un ne va pas sans l’autre.

Aujourd’hui, en tant que femme, mère de famille, cheffe d’entreprise avant de devenir politicienne, je crois que je peux porter toutes ces valeurs et proposer une nouvelle ère.

Quelles sont les problématiques principales sur lesquelles vous allez vous penchez si vous êtes élue?

Il y a un problème majeur que j’ai pu relever. J’ai démarré la campagne par la Tunisie dans un premier temps. J’ai rencontré des associations, des parents d’élèves et j’ai visité aussi des établissements. Nous avons discuté avec des professeurs. Il en est ressorti que les Français qui vivent à l’étranger ont un vrai problème concernant les frais de scolarité par exemple. Un des points que je défendrais bec et ongles, c’est l’éducation qui, pour moi, fait le citoyen de demain. C’est la gratuité de l’enseignement. En France, l’enseignement est gratuit, je ne vois pas pourquoi il ne le serait pas pour les Français qui résident à l’étranger et qui sont dans le cursus de scolarité français. Vous allez me dire que c’est très ambitieux, mais il faudrait fixer cela en fonction des revenus des citoyens qui résident dans ces pays-là et partir sur ce chemin.

Le deuxième point que j’ai identifié, c’est la santé, la CFE (Caisse des Français de l’étranger). Les Français se sentent abandonnés par le système. Ils ont lancé des cris d’alarme et on l’a vu avec la crise sanitaire où il y a eu de très gros dysfonctionnements. J’ai rencontré une personne âgée à Agadir qui m’a dit: « je ne sais pas envoyer des mails. Je me suis débrouillée pour le faire, mais je n’ai jamais eu de réponse ». Ce n’est pas normal, on doit offrir un service public de qualité qu’on soit en France ou à l’étranger. Je travaillerai sur ce point pour proposer des solutions pour qu’on puisse répondre dans les 24 heures.

Quand vous vous engagez en politique, vous devenez le serviteur des autres, vous appartenez aux autres, vous êtes dévoués corps et âme. Malheureusement, beaucoup de politiciens ne le sont pas, mais je pense qu’il faut revenir à l’essentiel. Quand vous êtes élus, on vous a choisis pour porter la parole, les revendications, les ambitions aussi. C’est primordial pour moi. C’est pourquoi je me suis engagée.

Aujourd’hui, en France, on reproche au président-candidat ne pas avoir présenté de programme jusqu’ici. Qu’en dites-vous?

J’ai renouvelé bien sûr mon soutien à Emmanuel Macron. J’ai d’ailleurs signé la tribune des élus qui renouvelaient leur engagement pour la réélection d’Emmanuel Macron. Pourquoi ? Il y a eu un projet qui a déjà été initié en 2017 et sur lequel nous travaillons. Toutes les réformes aussi que nous avons commencées en France, pour les Françaises et les Français.

Le travail ne doit pas s’arrêter. Je suis convaincue qu’Emmanuel Macron est un président réformateur, mais ce n’est que dans quelques années qu’on lui dira merci. Je peux vous dire, qu’en tant qu’économiste de formation, que dans tous les cas et quoi qu’on en dise, il faut impérativement réformer différents secteurs et différentes branches dans notre société. On ne peut plus faire autrement. La société a changé, nos us et coutumes également, notre système d’entrepreneuriat, l’industrie, l’agriculture, la défense…

Je pense qu’il faut lui donner de la force, en continuant à soutenir sa politique et ce qu’il a proposé sur la base d’un constat. C’est le premier président qui a réussi à partir du terrain pour faire remonter et ensuite proposer des solutions et des politiques adaptées à ce qui se passe sur le terrain. C’est pour cela qu’il va falloir le soutenir et que nous sommes pour sa réélection.

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