Le président des Républicains, Éric Ciotti, poursuit sa série de visites aux côtés de l'importante…
Rachida Dati vs Stéphane Séjourné: quand Macron souffle le chaud et le froid sur les relations avec le Maroc
Publié leRachida Dati et Stéphane Séjourné, deux personnalités politiques françaises que tout oppose ou presque, du moins quand il s’agit de leurs relations avec le Maroc. Pendant que la première vouait un amour chaste au royaume, le deuxième multipliait les inimitiés à son encontre. Que vaut donc après tout leur entrée au gouvernement Attal pour le Maroc ?
Les Marocains ont reçu à cœur joie la nomination, jeudi dernier, de Rachida Dati à la tête du ministère français de la Culture. A la rue de Valois, celle qui détient depuis 2010 les insignes de Grand Officier du Wissam Al Alaoui saurait à coup sûr raffermir, encore davantage, les relations franco-marocaines sur le plan de la Culture et bien plus encore.
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Dans le prochain gouvernement, @steph_sejourne, artisan de la cabale anti-Maroc au Parlement européen, côtoiera @datirachida, grande défenseure du Royaume🇲🇦 et de l’intégrité territoriale marocaine.
Les futurs conseils des ministres promettent d’être passionnants. #EnMêmeTemps pic.twitter.com/sk8OrjbFui— TARIK_TALK (@Tarik_Talk) January 11, 2024
Dati est aussi et indéniablement l’une des figures politiques françaises les plus appréciées au royaume de par son soutien notoire et sans détour à la marocanité du Sahara. Pas plus qu’en juillet 2023, elle écrivait sur X (anciennement Twitter), que « oui, la souveraineté du Maroc sur le Sahara et sa marocanité sont indiscutables« , en repostant le tweet du chef de file des Républicains, Eric Ciotti, qui affirmait que « la souveraineté du Maroc est indiscutable », appelant « la France à résoudre cette question stratégique« .
Le portefeuille de la diplomatie revient, quant à lui, à un responsable qui incarnait pendant plusieurs mois l’antithèse de Dati par rapport au Maroc, à savoir Stéphane Séjourné, dont la nomination à la tête du Quai d’Orsay a été mal accueillie par les Marocains, dont l’intérêt vis-à-vis de la politique française va crescendo de nos jours, en particulier sur les réseaux sociaux.
Les Marocains se souviennent, toujours, des deux résolutions défavorables au Maroc votées au sein du Parlement européen, entre le 19 janvier et le 16 février 2023, à l’instigation de Séjourné, qui présidait à cette époque le groupe politique Renew Europe, lequel s’est illustré par dessus le marché par son « tropisme » algérien.
@steph_sejourne devient Ministre des Affaires Étrangères. Son historique au Maroc 🇲🇦 comprend une résolution anti-Royaume au Parlement européen 🇪🇺. En tant que président de @RenewEurope, il penche vers l’Algérie 🇩🇿 en retirant une résolution critiquant la liberté de presse. pic.twitter.com/xvr6hp4Psd
— Mohammed KOMAT (@KomatMohammed) January 12, 2024
L’avis du géopolitologue
Erwan Davoux, chargé de mission à la cellule diplomatique de l’Elysée (2010-2011) et conseiller à l’international de plusieurs personnalités politiques de droite, explique pour H24info à ce sujet qu’il « est peu de dire que Stéphane Séjourné est un novice en politique étrangère« .
« Ses interventions au Parlement européen où il présidait le groupe Renaissance ont abouti à deux motions (votées par son groupe) peu favorables au Maroc : sur la liberté de la presse et sur les ressortissants marocains. Il vient par ailleurs du Parti socialiste (PS) qui cherche traditionnellement à privilégier les relations avec l’Algérie« , estime-t-il.
Alors qu’@EmmanuelMacron rame pour sortir de relations diplomatiques glaciales avec le #Maroc, la nomination de @steph_sejourne est un véritable chiffon rouge tant le Royaume le désigne comme responsable d’une cabale anti-marocaine au @PEStrasbourg . Le « en même temps » si…
— Erwan DAVOUX 🇫🇷 🌍 (@erwandavoux) January 11, 2024
Concernant Rachida Dati, Davoux souligne qu’elle est « certes liée au Maroc« , tout en croyant qu’elle « joue une carte personnelle« .
« En effet, elle était il y a quelques mois au Maroc avec Eric Ciotti et ils ont alors plaidé pour la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. Quelques semaines après, elle intègre un gouvernement qui y est hostile. Quelle influence aura-t-elle au ministère de la Culture sur ce dossier ? Probablement aucune« , constate-t-il.