« Pour ou contre les trottinettes en libre-service »: les Parisiens votent 

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Trottinettes en libre-service: les Parisiens votent 
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« Pour ou contre les trottinettes en libre-service ? ». Les Parisiens votent dimanche pour trancher le vif débat sur la place de ces deux-roues électriques sur les trottoirs et le bitume de la capitale française.

Les bureaux de vote, à l’occasion de cette « votation citoyenne » inédite à Paris, ont ouvert à 09H00 locale (7H00 GMT) et doivent fermer à 19H00. Les résultats sont attendus vers 22H00 locale.

Si la votation n’a pas de valeur légale, la maire socialiste de Paris Anne Hidalgo, qui a fait campagne contre les trottinettes en libre-service, a promis de respecter le résultat.

« Je me suis engagée bien sûr à respecter purement et simplement le résultat du vote », a-t-elle déclaré dimanche dans son bureau de vote du XVe arrondissement.

Les trottinettes sont accusées par leurs détracteurs d’être abandonnées n’importe où dans l’espace public et de frôler à toute vitesse les piétons sur les trottoirs, et d’avoir un piètre bilan écologique car elle sont mises au rebut au bout de quelques mois.

Après la mort d’une Italienne de 32 ans en juin 2021, percutée par une trottinette électrique sur laquelle se trouvaient deux personnes, Paris avait obligé les opérateurs à brider la vitesse à 10km/h dans 700 zones denses.

Les partisans des trottinettes mettent eux en avant un mode de déplacement « doux », au même titre que les vélos en libre-service, particulièrement utile en cette période de grève récurrente dans les transports en commun parisiens, pour cause de mobilisation contre la réforme des retraites.

A Barcelone ou à Montréal, ces deux-roues légers en libre-service ont été totalement interdits et à Lisbonne leur nombre va bientôt être divisé par deux.

Les trois opérateurs de trottinettes à Paris (Lime, Dott et Tier), qui opèrent une flotte de 15.000 engins, ont tout tenté pour éviter leur éviction, qui renverrait un signal négatif aux villes moyennes hésitant à autoriser ce service.

Y compris avec des méthodes controversées, comme en proposant une course gratuite le jour du vote, ou en recourant à des influenceurs sur les réseaux sociaux pour mobiliser leur jeune clientèle.

Ils ont réclamé, en vain, le vote électronique pour ce scrutin.

Introduites en 2018 à Paris, qui était alors précurseur en la matière, les trottinettes en libre-service ont progressivement perdu de leur côté ludique et utile pour devenir « un sujet de crispation » chez les Parisiens, selon Anne Hidalgo.

Après avoir multiplié les mesures pour les réguler, elle et son adjoint écologiste aux mobilités David Belliard plaident désormais pour leur interdiction pure et simple.

Cependant les partenaires de la maire ont montré peu d’entrain à faire campagne. L’opposition de droite n’a pas appelé à participer au vote, déplorant que la mairie ne consulte les citoyens que sur un sujet « mineur ».

Les électeurs interrogés par l’AFP dimanche matin, dont très peu de moins de 30 ans, ont pour beaucoup voté contre les trottinettes en libre-service.

« C’est dangereux, à la fois pour ceux qui les utilisent et pour les piétons », pense Françoise Granier.

« On ne verbalise jamais! », s’indigne cette médecin de 68 ans, déplorant pêle-mêle les incivilités des trottinettistes, cyclistes ou motards.

Lire aussi: Vidéo. Les trottinettes électriques, entre dangers et commodités

« C’est anarchique, les utilisateurs ne respectent pas le code de la route, ils sont souvent à deux et vont très vite », s’est aussi emporté Emmanuel Gabriot, acheteur dans la distribution.

Mais son compagnon, favorable aux trottinettes, « m’a dit qu’il ne fallait pas voter comme un vieux con et penser aux jeunes », s’esclaffe-t-il.

Utilisatrice de trottinettes en libre-service, Servane Gaxotte, une styliste de 57 ans, apprécie ce moyen de transport « vachement plus mobile » que le vélo, elle qui n’a pas la place chez elle pour avoir sa propre trottinette.

« Si c’était mieux encadré, je ne serais pas contre… mais on voit que les comportements sont fous », estime Michaël Dahan, 50 ans, analyste fonctionnel dans l’informatique.

« Certes, il y a encore des infractions au code de la route et des comportements dangereux », s’est défendu le directeur général de Dott Nicolas Gorse. « Ce qu’il faut, c’est éduquer, détecter, sanctionner ».

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