Niger: Guterres «préoccupé» par les conditions de détention de Bazoum

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Antonio Guterres DR.

Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres s’est déclaré mercredi « préoccupé » par les conditions de détention du président nigérien renversé Mohamed Bazoum, et a exigé sa libération. 

Guterres a dénoncé « les déplorables conditions dans lesquelles vivraient le président Bazoum et sa famille », a indiqué l’ONU dans un communiqué. Selon le média américain CNN, Bazoum est maintenu isolé par les militaires qui ont pris le pouvoir, et n’a que des pâtes et du riz pour se nourrir.

D’après la même source, il a affirmé dans une série de messages envoyés à un ami qu’il était privé de « tout contact humain depuis vendredi », sans que personne ne lui apporte de nourriture ni de médicaments.

Ainsi, Antonio Guterres « redit sa préoccupation quant à la santé et à la sécurité du président et de sa famille, et appelle une nouvelle fois à sa libération immédiate et sans condition, ainsi qu’à son rétablissement à la tête de l’Etat ».

La junte a formé un gouvernement juste avant un sommet crucial jeudi à Abuja de dirigeants ouest-africains, qui n’excluent pas l’usage de la force armée pour rétablir le président renversé Mohamed Bazoum.

Le gouvernement formé à Niamey est dirigé par le Premier ministre Ali Mahaman Lamine Zeine et comprend 20 ministres.

Ceux de la Défense et de l’Intérieur sont des généraux du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) qui a pris le pouvoir, respectivement le général Salifou Mody et le général Mohamed Toumba.

L’annonce de sa formation marque l’assise du régime militaire depuis qu’il a renversé le 26 juillet Mohamed Bazoum, et apparaît comme un signe de défiance à l’égard des dirigeants de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) qui se réunissent jeudi.

« D’importantes décisions » sont attendues lors de ce sommet, a indiqué mardi la Cedeao, qui a réaffirmé privilégier la voie diplomatique pour restaurer l’ordre constitutionnel au Niger, tout en maintenant sa menace d’un recours à la force.

Une menace brandie la première fois le 30 juillet lors d’un précédent sommet de la Cedeao: un ultimatum de sept jours avait été lancé aux militaires de Niamey pour rétablir le président Bazoum, sous peine d’intervention armée. Mais rien ne s’était passé à son expiration dimanche.

Depuis, les nouveaux maîtres du Niger ont semblé jusqu’ici fermés aux tentatives de négociations de la Cedeao. Ce qui fait craindre que le sommet de jeudi matérialise la menace d’une intervention militaire, aussi redoutée que critiquée dans la région.

Ex-émir nigerian à Niamey

Mardi encore, une délégation conjointe de la Cedeao, de l’Union africaine (UA) et des Nations unies avait tenté de se rendre à Niamey. En vain, les putschistes leur barrant la route en invoquant des raisons de « sécurité ».

Seule éclaircie à la veille du sommet, une rencontre mercredi soir à Niamey entre le nouvel homme fort du Niger, le général Abdourahamane Tiani, et l’ex-émir de l’Etat nigérian de Kano Sanusi Lamido Sanusi, un proche du président du Nigeria Bola Tinubu.

« Nous sommes venus en espérant que notre arrivée va ouvrir la voie à de vraies discussions entre les dirigeants du Niger et ceux du Nigeria », a déclaré l’ex-émir, précisant cependant ne pas être un « émissaire du gouvernement » nigérian.

En marge de ces tentatives diplomatiques, les chefs d’état-major de la Cedeao se sont réunis vendredi à Abuja, où ils ont défini les contours d’une possible intervention militaire.

S’envolant pour la capitale nigériane mercredi soir, le président de Guinée-Bissau Umaro Sissoco Embalo a affirmé que « les coups d’Etat doivent être bannis ». Selon lui, la Cedeao joue son existence après les putschs dans trois autres Etats membres de l’organisation (Mali, Guinée, Burkina Faso; suspendus de ses instances dirigeantes) depuis 2020.

De leur côté, le Mali et le Burkina Faso ont affiché leur solidarité avec les militaires du Niger. Ils ont affirmé que si le pays était attaqué par la Cedeao, ce serait « une déclaration de guerre » pour eux.

Mardi, ils ont adressé des lettres conjointes à l’ONU et à l’UA en appelant à leur « responsabilité » pour empêcher « toute intervention militaire contre le Niger dont l’ampleur des conséquences sécuritaires et humanitaires serait imprévisible ».

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