Mausolée de Sidi Abderrahmane: 40 familles délogées, les logements démolis

Les autorités de Casablanca ont procédé, dans la matinée de ce vendredi 12 janvier 2024, à la démolition des taudis ceinturant le site historique du marabout de Sidi Abderrahman. 

L’ultimatum lancé par les autorités de Casablanca aux occupants de ces constructions insalubres, mitoyennes au Mausolée, a été mis à exécution. Une quarantaine de logements appartenant pour la plupart à des chouwafates (voyantes) ont été rasés ce matin à coups de bulldozers.

Informés de cette décision, certains habitants ont abandonné les lieux tandis que d’autres ont attendu l’arrivée des engins pour, dans un geste ultime de désespoir, « étaler » leurs mobiliers devant l’unique entrée de l’«îlot aux sorcières».

🔴 Démolition des baraques érigées près du #mausolée Sidi Abderrahmane à #Casablanca pic.twitter.com/2267UitZrm

— H24info (@H24Info) January 12, 2024

Devant les micros des journalistes présents en bon nombre, suite à une convocation des autorités locales, une dame affectée par la décision a exprimé son regret de voir plusieurs familles jetées à la rue.

«J’ai 50 ans, j’ai vécu toute ma vie ici, depuis l’âge de 3 ans. Je n’ai aucun lien avec la sorcellerie. Du jour au lendemain je me trouve sans abris», a-t-elle déploré.

La Wilaya de Casablanca, qui a procédé à la « libération de cet espace des constructions anarchiques» qui s’y sont implantées pendant des décennies sous les yeux des autorités locales, prévoit un programme de relogement des habitants selon certaines conditions.

L’une des principales conditions pour bénéficier des solutions de recasement est d’être titulaire d’une carte d’identité nationale prouvant que le bénéficiaire résidait bel et bien au sein de cette agglomération anarchique.

Selon des sources médiatiques, la destruction des habitations insalubres de Sidi Abderrahmane entre dans le cadre d’un programme du ministère des Habous et des Affaires islamiques visant la mise en valeur de pas moins de 24 mausolées à travers le royaume, notamment, par l’éradication des constructions anarchiques qui les entourent.