Maroc: les étudiants en médecine «stigmatisés, mal nourris et mal logés», affirme une étude

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Des étudiants marocains en médecine, lors d'une manifestation. DR.

Un constat alarmant est fait par la Commission nationale des étudiants en médecine, en médecine dentaire et en pharmacie du Maroc (CNEMEP), qui vient de publier les résultats de son enquête sur «les conditions financières et sociales des étudiants».

L’enquête du CNEMEP est la première de ce genre à s’intéresser aux étudiants poursuivant des études en médecine au Maroc. «La situation est grave», s’indigne Mohamed Kacimi Alaoui, Coordinateur National de la Commission pour H24Info, expliquant que «le constat était déjà là, mais (nous) voulions sensibiliser l’opinion publique».

«Les gens se trompent en pensant que les étudiants en médecine sont des bourgeois. C’est totalement faux», souligne notre interlocuteur. «Les étudiants en médecine, médecine dentaire et en pharmacie sont dans une situation très précaire, non seulement au niveau de la formation, mais aussi au vu de leurs conditions économiques et sociales», poursuit-il.

En effet, l’enquête à laquelle ont répondu quelque 5.300 étudiants représentant toutes les facultés du royaume, met en évidence la précarité de ces étudiants.

D’abord, la plupart d’entre eux ont du mal à assurer leurs sources de financement, avec «la majorité des étudiants qui se sont retrouvés (au cours de ces 12 derniers mois) dans l’obligation de demander de l’aide à leurs familles (78%) ou bien à un ami 38%».

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Des bourses existent pourtant. «Le montant est très dérisoire au vu des fonctions qu’accomplissent ces étudiants et ces bourses ne sont jamais versées à temps», explique Mohamed Kacimi Alaoui. L’étude rappelle dans ce sens que les étudiants en médecine, en médecine dentaire durant les deux premières années, et en pharmacie durant les trois premières années, ne perçoivent aucune bourse, indemnité ou aide pour contribuer aux dépenses engendrées par les études».

«Étant externe à partir de la 3ème année (Médecine et médecine dentaire) – 4ème année (Pharmacie), en participant à l’activité hospitalière et ambulatoire, ils reçoivent 630 dirhams par mois, avec plusieurs problématiques d’octroi, sans mentionner que le montant est dérisoire et indignant en soi-même», indique l’étude, soulignant également «des retards de 4 à 5 mois, voire plus».

Des étudiants SDF

Après l’obtention du diplôme, les étudiants sont amenés à réaliser des stages en internes dans des hôpitaux de périphérie. Outre le manque d’encadrement, la CNEMEP indique que les diplômés «se voient remettre 2.000 dh par mois, mais souvent avec des retards ou des omissions qui dépassent dans une grande partie des cas les 7/8 mois de retard».

Par ailleurs, l’augmentation prévue rétrospectivement pour les étudiants FFI (Faisant Fonction d’Internes) à partir de 2020 n’a pas eu lieu à ce jour. «Manque de budget, retard du crédit supplémentaire par les finances, dysfonctionnement dans le système informatique, perte des anciennes listes…, tels sont les prétextes donnés à chaque fois par le ministère de tutelle, contacté à maintes fois sur ce sujet», écrit la commission.

«Le manque de financement nécessaire et le retard des bourses/indemnités de fonction poussent presque 60% des étudiants à sauter des repas, à renoncer à des soins, voire même diminuer leur hygiène de vie (30%)», poursuit l’étude.

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Pire encore: l’étude évoque les problèmes de logement et de transport des étudiants. Un chiffre ahurissant apparaît dans cette étude: celui concernant les étudiants qui seraient sans domicile fixe (SDF). Mohamed Kacimi Alaoui affirme qu’il s’agit d’une erreur et précise qu’ils seraient tout de même 32 étudiants à être dans cette situation-là.

«Nous avons voulu montrer tout ce qu’endurent les étudiants pendant leurs années d’études, ce qui explique d’ailleurs le fait que plusieurs étudiants décident de quitter le pays après leur formation», affirme Kacimi Alaoui à H24Info.

«Les étudiants en médecine ne demandent pas un traitement de faveur, mais seulement que leurs conditions de formation et de vie soient améliorées», conclut notre interlocuteur.

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