Maroc-Espagne: Marlaska attendu au Maroc sur fond de crise migratoire

Le ministre de l’Intérieur espagnol, Fernando Grande-Marlaska, se rend ce vendredi à Rabat pour rencontrer son homologue marocain, Abdelouafi Laftit. La coopération entre les deux pays dans le contrôle de l’immigration irrégulière sera au centre de cet entretien. 

Il s’agit du premier voyage à l’étranger du chargé du portefeuille de l’Intérieur depuis la formation du nouveau gouvernement espagnol en novembre dernier. Et bien entendu, c’est sous nos latitudes que ce haut responsable espagnol fort apprécié au Maroc s’est déplacé.

Certes, la recrudescence des flux migratoires motive, en grande mesure, ce voyage-express de quelques heures, mais c’est aussi une preuve, s’il en faut encore, de la solidité des relations bilatérales entre Rabat et Madrid.

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Comme le rappelle si bien l’agence espagnole EFE, « il s’agira du quatorzième rendez-vous entre les deux ministres depuis 2018. Leur dernière rencontre a eu lieu le 2 février dernier à Rabat, dans le cadre de la Réunion de Haut Niveau (RAN) entre l’Espagne et le Maroc« .

Mais cette fois-ci, Grande-Marlaska aura quelques requêtes à soumettre aux autorités marocaines. Le débat sur l’immigration fait rage de l’autre rive de la Méditerranée et l’Exécutif espagnol a besoin, dans l’urgence, de quelques gestes de la part des autorités marocaines compétentes en la matière.

Parmi ces propositions, Madrid souhaite réactiver les voies de renvoi des migrants en situation irrégulière pour revenir aux niveaux d’avant la pandémie. Il s’agit d’une demandé formulée durant la dernière RAN, organisée à Rabat.

À y voir de plus près, le Maroc a quelques faveurs à rendre à son désormais allié inconditionnel. Car oui, il s’agit d’un partenariat win-win où les deux parties doivent en sortir gagnantes, à tout le moins devant la galerie!

Si Sanchez ne s’est pas montré très pointilleux, pour ne pas dire exigeant, concernant le dossier de la réouverture des douanes dans les enclaves de Sebta et Mélilia, faisant preuve de « souplesse », l’heure est venue donc au Maroc pour renvoyer l’ascenseur à son voisin. Comment?

De fait, cette réunion intervient à un moment où les chiffres de l’immigration irrégulière continuent de monter en flèche sur le sol ibérique et ce malgré les efforts consentis pour contrer les arrivées des migrants.

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En 2023, un total de 56 852 migrants a été enregistré en tentant d’entrer irrégulièrement en Espagne par voie maritime et terrestre, dont 70 % ont atteint les côtes des Canaries, selon les statistiques officiels.

Au cours des quinze premiers jours de l’année, 3 678 personnes ont accédé à l’Espagne, soit près de quatre fois plus que le nombre d’étrangers arrivés dans notre pays au cours de la même période en 2023, rapportent le ministère dirigé par Grande-Marlaska. Sans oublier le macabre bilan des morts qui s’élève à 6000 âmes perdues, à jamais, dans les abysses.

De même, Madrid place d’énormes espoirs, non seulement sur la coopération bilatérale mais elle aspire à ce que Rabat joue l’intermédiaire auprès du Sénégal, de la Mauritanie ainsi que la Gambie pour freiner les tentatives d’immigration au départ de ces pays et pourquoi pas reprendre les vols d’extradition des migrants vers leur pays.