Les problèmes chez Twitter sont l’occasion d’«explorer» des alternatives, juge Vestager

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Margrethe Vestager, la Commissaire européenne à la Concurrence.

Les déboires auxquels est confrontée la plateforme californienne Twitter depuis son rachat par Elon Musk sont l’occasion d’«explorer» des alternatives, comme le réseau social «Mastodon», a estimé vendredi la Commissaire européenne à la Concurrence, Margrethe Vestager.

« Ce que je trouve intéressant dans les évenements » touchant Twitter, c’est qu’ils ont « poussé beaucoup de personnes à s’intéresser » à la façon dont les autres plateformes peuvent être « utilisées », a souligné Mme Vestager lors d’un point presse à Madrid avec la ministre espagnole de l’Economie, Nadia Calviño.

« J’espère donc, indépendamment de l’avenir de Twitter, et je leur souhaite toute la réussite », que cette situation soit « l’occasion pour les gens d’explorer, d’être plus curieux » vis-à-vis des alternatives existantes, a poursuivi la commissaire, en citant le cas de « Mastodon ».

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Ces propos surviennent alors que le géant californien connaît une cascade de départs depuis qu’Elon Musk, propriétaire de Twitter depuis trois semaines, a demandé jeudi aux employés encore présents dans le groupe de choisir entre se donner « à fond, inconditionnellement » et partir.

Cette nouvelle vague de départs, ajoutée à la fuite des annonceurs et au lancement confus de nouveaux produits comme la certification payante, fait planer le doute sur l’avenir de la plateforme – Elon Musk ayant lui-même prévenu les équipes de Twitter que la société risquait la faillite.

Malgré cette situation, Margrethe Vestager a assuré que la Commission européenne allait « continuer à utiliser Twitter comme outil de communication », sans écarter d’utiliser à terme d’autres plateformes.

Une approche également défendue par Nadia Calviño. « Nous allons continuer à utiliser Twitter mais si nous voyons finalement qu’elle n’offre pas les garanties nécessaires en termes de sécurité, d’autres plateformes » le feront « sûrement », a-t-elle souligné.

Depuis l’acquisition par Elon Musk de Twitter, de nombreux utilisateurs, mécontents ou inquiets des mesures annoncées, ont décidé de migrer vers d’autres plateformes, comme Mastodon.

Inconnu du grand public il y a encore quelques jours, ce réseau créé en 2016 par le développeur allemand Eugen Rochko se présente comme « un réseau social décentralisé libre et open source », sans la moindre publicité. Il connaît depuis plusieurs jours un pic de popularité.

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Rappelons que le 27 octobre 2022, Elon Musk annonce le rachat de Twitter pour 44 milliards de dollars, après une saga de plus de six mois. « L’oiseau est libre », tweete-t-il en référence au logo de la plateforme, un oiseau bleu. « Twitter est désormais entre de bonnes mains », salue l’ancien président américain Donald Trump, banni de la plateforme après l’assaut du Capitole début 2021.

Des associations s’inquiètent au contraire qu’Elon Musk n’ouvre les vannes à la désinformation et aux discours de haine. L’Union européenne prévient le 28 que Twitter devra respecter sa nouvelle réglementation sur le numérique qui contraint les grandes plateformes à modérer leurs contenus. Elon Musk tente de rassurer en annonçant la formation prochaine d’un « conseil de modération des contenus ».

Au lendemain du rachat, le constructeur automobile General Motors arrête temporairement de payer pour des publicités sur Twitter, devenant le premier grand annonceur à remettre en cause sa présence sur le réseau social, dont 90% des revenus proviennent de la publicité. D’autres entreprises suivent, comme les géants américains de l’agro-industrie General Mills (Cheerios et Häagen-Dazs) et Mondelez international (biscuits Oreo), ou encore Volkswagen et Audi.

Le 1er novembre, Elon Musk annonce dans un tweet le lancement prochain d’un abonnement à 8 dollars par mois pour les utilisateurs souhaitant faire certifier leur compte comme authentique et être moins exposés à la publicité. La certification des comptes était jusque-là gratuite et accessible seulement à certains profils, comme les gouvernements, les entreprises, les médias, les personnalités politiques, culturelles ou sportives, etc.

Le 4, Twitter entame une vague de licenciements, qui concerne environ 50% de ses 7.500 salariés dans le monde. « Il n’y a malheureusement pas d’autre choix quand l’entreprise perd plus de 4 millions de dollars par jour », justifie Elon Musk.

Le 9, une grande cacophonie entoure le lancement sur les iPhone du nouveau Twitter Blue, l’abonnement payant pour faire authentifier son compte. Pendant 48 heures, de nombreux comptes se font passer pour ceux de célébrités ou de grandes entreprises, du basketteur LeBron James à Nintendo. Ces usurpations pousseront Twitter à suspendre Twitter Blue dès le 11 novembre.

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Le 10, l’agence américaine de la concurrence (FTC) émet un rare avertissement contre la plateforme: « Nous suivons les récents développements chez Twitter avec beaucoup d’inquiétude. Aucun directeur général ou entreprise n’est au-dessus de la loi. » L’agence rappelle que Twitter risque des amendes conséquentes si elle ne se conforme pas aux règles sur la sécurité et la confidentialité des données. Or de nombreux employés au fait de ces régulations ne sont plus chez Twitter.

Le 16, Elon Musk annonce le report au 29 novembre de la relance de Twitter Blue, après son faux départ de la semaine précédente. Le même jour, le milliardaire lance un ultimatum à ses employés rescapés de la première vague de licenciements. Ils doivent s’engager avant le lendemain à « travailler de longues heures à haute intensité », faute de quoi ils seront licenciés.

Selon plusieurs médias américains, des centaines d’employés choisissent de partir.

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