Les étudiants marocains à l’étranger attendent de pied ferme l’ouverture des frontières

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Confinés, puis déconfinés dans leurs pays d’accueil respectifs, des milliers d’étudiants marocains attendent encore de rentrer au pays. Si jusque-là aucune date n’a été annoncée pour la reprise des liaisons, certains ont déjà planifié leur retour. Témoignages.

Les frontières aériennes, maritimes et terrestres du Maroc demeurent fermées. L’état d’urgence instauré dans le pays, devrait prendre théoriquement fin le 10 juillet. Mais jusqu’ici aucune date pour l’ouverture des frontières n’a été avancée par le gouvernement. 

Le ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita a toutefois indiqué qu’un protocole sanitaire, prévoyant deux tests de dépistage du type PCR et un confinement de neuf jours, sera imposé aux voyageurs arrivés au Maroc.

Habitués à rentrer lors des vacances scolaires, les étudiants marocains à l’étranger s’impatientent. Certains ont déjà pris leurs billets d’avion et n’attendent que l’annonce officielle. Mais entre manque de moyens financiers et dispositif sanitaire jugé excessif, d’autres revoient leurs plans avec amertume. 

 

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C’est le cas de Nadia*, étudiante installée en Corée du Sud depuis plus de trois ans. Nadia nous confie être dans une situation “très difficile”. “Je suis venue en Corée du Sud, sans bourse. Mon père finançait mes études et j’avais deux jobs étudiants pour m’aider à vivre. Avec la crise de la Covid-19, j’ai perdu mes deux emplois”, nous confie-t-elle.

Le Maroc à son tour touché par la pandémie, la situation de Nadia a empiré encore davantage. “Mes parents ont perdu leur emploi et aujourd’hui je n’arrive pas à tenir le coup surtout avec l’arrivée de la deuxième vague en Corée du Sud”, poursuit notre interlocutrice.

Des protocoles sanitaires trop lourds

Aujourd’hui pour des raisons évidentes, Nadia voudrait rentrer auprès des siens, mais avec les protocoles coréen et marocain, l’étudiante craint devoir abandonner cette idée. En effet, “la nouvelle loi en Corée du Sud, nous oblige à faire une demande auprès du bureau de l’immigration pour pouvoir quitter le pays. Cette loi nous oblige également à nous faire dépister”, nous explique-t-elle. 

Après ce premier test, l’étudiante devra à nouveau subir deux autres tests de dépistage et être confinée une fois arrivée au Maroc. “À mon retour en Corée du Sud, je devrais à nouveau faire un test et rester confinée encore 14 jours”, s’inquiète l’étudiante. “Je pense encore à ce que je vais faire, et même financièrement parlant, je ne pourrais probablement pas me plier à toutes ces mesures”, se lamente-t-elle.

Même désespoir chez trois soeurs marocaines installées à Kuala Lampur pour leurs études. “Cela fait plus d’un mois que nous avons fini nos cours et que nous attendons de rentrer chez nous”, nous explique une d’elles. 

 

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“La séparation avec notre famille nous a vraiment été difficile durant ces moments inédits”, explique-t-elle, affirmant n’attendre que l’ouverture des frontières pour pouvoir se rendre au Maroc, d’autant plus “que nous devons quitter notre appartement dans les jours qui viennent”. 

Une frustration ressentie chez plusieurs étudiants, qui doivent désormais trouver de nouvelles alternatives pour cet été. C’est le cas de Sara, étudiante en école d’ingénieur en France. “Je n’ai prévu ni de stage, ni de job étudiant pour cet été, car je pensais rentrer au Maroc (…) même mon logement, je ne l’avais pas prévu pour le mois de juillet et août. J’ai par chance trouvé une solution alternative”, nous confie-t-elle avec soulagement. Mais cette solution n’est que temporaire, nous explique Sara dont c’est la première année à l’étranger.

Trop long confinement

 

Et même après trois ans à l’étranger, Kenza* une autre étudiante en France, nous explique prévoir toujours des vacances au Maroc. 

“J’ai voulu rentrer au Maroc durant le mois de mars, j’avais même acheté mon billet d’avion, mais avec la fermeture des frontières mon vol, prévu le 15 mars a été annulé”, regrette Kenza. De son côté, Sara attend elle aussi d’être remboursée pour pouvoir prendre un autre billet d’avion. 

 

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Les deux étudiantes dans l’hexagone sont toutefois prêtes à se plier aux conditions qui leurs seront imposées une fois au Maroc, sauf pour une d’entre elles. “Je voudrais bien passer le test, afin de ne représenter aucun risque pour ma famille. Et puis même si ce n’est pas obligatoire, je le passerai de moi-même”, nous explique Sara.

Mais les deux étudiantes trouvent qu’un confinement de neuf jours, loin de leurs familles est excessif. “Les tests, je veux bien en faire, et puis je resterai forcément confinée chez moi. Mais pourquoi être confinée ailleurs?”, proteste Kenza. De plus, “nous aurons la certitude de ne pas être porteur du virus avec le dépistage et donc ça nous fera que du temps en moins à passer avec nos familles”, s’insurge Sara.

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