Le Qatar met le paquet pour surmonter le blues de l’après Coupe du monde

Publié le
Qartar,Après Coupe du Monde,Doha
Photo d'archive prise le 03 décembre 2022, sur la promenade de la Corniche alors que l'horizon de Doha est vu en arrière-plan pendant le tournoi de football de la Coupe du monde de Qatar 2022. (Photo de Jung Yeon-je / AFP)

Le Qatar a le blues de l’après Coupe du monde de football, regrettant les milliers de supporters qui remplissaient ses chambres d’hôtel, même si le pays du Golfe multiplie les projets pour rester sous les projecteurs.

Depuis la fin du Mondial-2022, remporté par l’Argentine le 18 décembre, les commerçants de la ville se souviennent un brin nostalgique de l’euphorie du tournoi, qui a permis d’attirer 1,4 million de visiteurs, selon les autorités.

« Les supporters nous manquent vraiment. Maintenant c’est calme », déplore Akhtar Patel, qui tient une bijouterie au Souk Waqif de Doha.

Pour Sandeev Kumar, qui dirige un atelier d’impression, « l’ambiance nous manque, mais l’activité nous manque encore plus », dit cet homme qui a dû renvoyer deux de ses quatre employés en Inde, faute de revenus suffisants pour les payer.

En quatre mois, des milliers de travailleurs étrangers ont quitté le pays et des centaines d’employés ont été licenciés par les hôtels de luxe, construits pour l’évènement.

Sur la Corniche de Doha, qui regorgeait de fans au moment de la Coupe du monde, des travailleurs privés d’emplois ont été vus en train de quémander de l’argent.

Dans un pays habituellement en perpétuel besoin de main d’œuvre et qui recrute beaucoup, plus de 1.000 personnes se sont bousculées récemment aux portes d’un centre commercial dans la périphérie de Doha qui a publié 100 offres d’emploi.

Rien d’inquiétant

Doté d’immenses réserves gazières, le Qatar reste toutefois l’une des économies les plus riches du Moyen-Orient.

Après avoir enregistré un excédent commercial de près de 100 milliards de dollars en 2022, il devrait connaître une croissance de 3,4% cette année, selon la Banque mondiale.

Selon les chiffres officiels, le pays a accueilli 100.000 nouveaux arrivants depuis la fin de l’événement, portant la population à plus de trois millions d’habitants.

Pour le chef de l’Autorité du tourisme, et patron de la compagnie aérienne Qatar Airways, Akbar al Baker, le ralentissement observé n’a rien d’inquiétant.

Le taux d’occupation des hôtels est « toujours faible » dans les mois qui suivent une Coupe du monde, a-t-il déclaré, prévoyant plus de cinq millions de visiteurs cette année, soit plus du double du niveau enregistré en 2019, avant la pandémie.

Projets à la pelle

L’émirat se doit donc de rester au niveau et investit massivement dans le tourisme et l’organisation des grands évènements, dans le but de promouvoir d’autres secteurs et de réduire sa dépendance aux hydrocarbures.

Ainsi, des pelleteuses s’activent sur le terrain devant accueillir l’exposition horticole internationale à partir d’octobre – avec l’espoir d’attirer jusqu’à un million de personnes sur six mois. Ailleurs, le chantier progresse sur la nouvelle piste de course où se déroulera le deuxième grand prix de Formule 1 du Qatar, le 8 octobre.

Après le football, le pays a également obtenu vendredi l’organisation de la Coupe du monde masculine 2027 de basket.

Le ministre de la Culture, cheikh Abdulrahman ben Hamad Al-Thani, a rappelé récemment que lorsque le Qatar a lancé ses partenariats culturels avec d’autres pays, il y a dix ans, il avait du mal à trouver des candidats.

« Aujourd’hui, les pays font la queue pour participer », a-t-il déclaré lors d’un événement organisé pour annoncer un partenariat avec l’Indonésie.

Les chefs d’entreprises s’attendent à ce que le nouveau Premier ministre, cheikh Mohammed ben Abdulrahman Al-Thani, nommé en mars, annonce des mesures pour soutenir la diversification de l’économie et attirer les expatriés qualifiés face à la concurrence croissante des pays voisins du Golfe.

Selon Bassam Hajhamad, du cabinet de conseil Pricewaterhouse Coopers (PcW) au Qatar, les entreprises qataries sont prêtes à se transformer, en se tournant vers le numérique et d’autres nouveaux secteurs, mais elles veulent « plus de ressources, plus de personnel spécialisé ».

Contrairement à Dubaï, principal centre d’affaires de la région, les expatriés au Qatar sont contraints de quitter le pays au terme de leur contrat, et peu d’entre eux ont le droit d’y acheter une propriété.

M. Hajhamad a dit espérer que le pays poursuivra les réformes « en ce qui concerne la main-d’œuvre et les visas ».

« Le Qatar a beaucoup de propositions uniques par rapport à d’autres pays. Mais nous devons développer une approche plus structurée, afin d’attirer davantage de talents ».

 

La rédaction vous conseille

Les titres du matinNewsletter

Tous les jours

Recevez chaque matin, l'actualité du jour : politique, international, société...

Le Qatar met le paquet pour surmonter le blues de l’après Coupe du monde

S'ABONNER
Partager
S'abonner