Le Hamas en Egypte pour discuter de l’offre de trêve à Gaza

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Le Hamas en Egypte pour discuter de l'offre de trêve à Gaza
Le numéro 2 de la branche politique du Hamas pour Gaza, Khalil al-Hayya. © DR.

Une délégation du mouvement islamiste palestinien Hamas se trouve samedi en Egypte pour discuter d’une proposition d’accord de trêve dans la bande de Gaza avec Israël, qui menace de lancer une opération terrestre à Rafah malgré les mises en garde internationales.

Sur le terrain, des frappes israéliennes meurtrières ont été menées à travers le territoire palestinien notamment sur cette ville surpeuplée du sud, selon des sources hospitalières et des témoins.

Après quasiment sept mois d’une guerre dévastatrice, l’offre de trêve sur la table comprend une pause de 40 jours de l’offensive israélienne à Gaza et la libération de prisonniers palestiniens contre celle d’otages enlevés lors de l’attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre dans le sud d’Israël, qui a déclenché la guerre.

La délégation du mouvement islamiste, menée par Khalil al-Hayya, numéro deux de la branche politique à Gaza, est arrivée en Egypte, a déclaré un responsable du Hamas, ajoutant qu’un premier round de négociations devait débuter en début d’après-midi avec « la présence des délégations du Qatar, de l’Egypte et des Etats-Unis », les pays médiateurs.

Plus tôt, le site Axios, avait fait état de la présence au Caire du chef de la CIA, William Burns.

Citant une « source de haut rang », Al-Qahera News, un média égyptien proche des renseignements, a indiqué que les médiateurs égyptiens étaient « parvenus à une formule consensuelle sur la plupart des points de désaccord ».

Le responsable du Hamas a affirmé que plusieurs points devaient encore être réglés.

Au pouvoir dans la bande de Gaza depuis 2007, le mouvement palestinien avait indiqué vendredi aller au Caire « dans un esprit positif » pour poursuivre les discussions sur l’offre de trêve avec Israël et « parvenir à un accord ».

Les pays médiateurs attendent depuis près d’une semaine la réponse du Hamas à cette nouvelle offre de trêve.

Vendredi, le Hamas s’est dit « déterminé » à obtenir « un arrêt total de l’agression » israélienne, « le retrait » des forces israéliennes de Gaza et « un arrangement sérieux pour l’échange » d’otages israéliens contre des prisonniers palestiniens.

Israël refuse de son côté un cessez-le-feu définitif, insistant pour mener une offensive terrestre sur Rafah qui constitue selon lui le dernier grand bastion du mouvement islamiste où s’entassent plus d’un million de Palestiniens, en majorité des déplacés par la guerre.

« Nous ferons ce qui est nécessaire pour gagner et vaincre notre ennemi, y compris à Rafah », a répété cette semaine le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu en réaffirmant son intention de lancer cette offensive « avec ou sans accord » de trêve.

Pour Hossam Badran, membre du bureau politique du Hamas, les déclarations de M. Netanyahu sur un assaut à Rafah « visent clairement à faire échouer toute possibilité d’accord » de trêve.

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Les Etats-Unis, grand allié d’Israël, ont manifesté à plusieurs reprises leur opposition à cette attaque.

Selon M. Blinken, Israël n’a présenté aucun plan pour protéger les civils de Rafah et de ce fait, les Etats-Unis ne peuvent soutenir une telle opération « car les dommages qu’elle causerait seraient au-delà de ce qui est acceptable ».

« Une opération militaire à grande échelle à Rafah pourrait conduire à un bain de sang », a prévenu lui aussi vendredi Tedros Adhanom Ghebreyesus le chef de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Rafah, située à la frontière fermée de l’Egypte, est le principal point de passage terrestre de l’aide humanitaire pour le territoire palestinien assiégé par Israël.

Une offensive serait « un coup dur pour les opérations humanitaires dans l’ensemble de la bande de Gaza », a averti le Bureau des Affaires humanitaires de l’ONU.

L’aide internationale, strictement contrôlée par Israël, arrive au compte-gouttes dans la bande de Gaza et reste très insuffisante pour répondre aux besoins des quelque 2,4 millions de Gazaouis.

La guerre Israël-Hamas a débuté le 7 octobre par une attaque de commandos du mouvement islamiste dans le sud israélien qui a entraîné la mort de plus de 1.170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l’AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Durant l’attaque, plus de 250 personnes ont été enlevées et 128 restent captives à Gaza, dont 35 sont mortes, selon l’armée.

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En représailles, Israël a juré de détruire le Hamas qu’il considère comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l’Union européenne. Et son armée a lancé une offensive de grande envergure à Gaza qui a fait jusqu’à présent 34.654 morts, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Un correspondant de l’AFP a fait état samedi de bombardements et de combats intenses dans la ville de Gaza (nord).

Trois corps et trois personnes blessées ont été retirés des décombres d’une maison bombardée dans un quartier nord, selon la Défense civile de Gaza.

Des frappes israéliennes ont aussi eu lieu dans le centre de la bande de Gaza et à Rafah où l’hôpital Abou Youssef al-Najjar a dit avoir reçu un corps et plusieurs blessés après un bombardement sur une maison.

Selon l’armée israélienne, des avions ont frappé des « cibles terroristes » dans le secteur de Khan Younès (sud) après qu’un engin lancé vers un kibboutz dans le sud d’Israël est tombé près de la « barrière de sécurité ».

A la faveur de la guerre, des groupes armés palestiniens ont dérobé en avril 66 millions d’euros dans les coffres de plusieurs agences bancaires de Gaza, selon le quotidien Le Monde.

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