Le président algérien aurait «soutenu» les émeutes en France sur ordre de Poutine

Publié le
Abdelmadjid Tebboune, président algérien, Vladimir Poutine, Moscou, Alger, Tebboune, Etat russe, Kremlin
Le président russe Vladimir Poutine a reçu, jeudi 15 juin 2023, son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune au Kremlin, à Moscou. (Photo AFP)

Le président algérien Abdelmajid Tebboune aurait « soutenu » les émeutes en France à l’instigation du président russe Vladimir Poutine. C’est ce que pense l’ambassadeur de France à Alger de 2008 à 2012 et de 2017 à 2020, Xavier Driencourt.

« On pourrait, pourquoi pas, imaginer que c’est justement un président russe qui compte ses alliés et ses soutiens qui aurait soufflé à son homologue algérien, afin de déstabiliser un pays clef de l’OTAN, l’idée de soutenir les émeutes en France, afin de toucher un soutien actif et fragile de l’Ukraine », écrit le diplomate français dans les colonnes du dernier numéro de l’hebdomadaire français « Le Journal du dimanche » (JDD).

Dans une tribune où il s’interroge sur « comment la crise au Niger pourrait bénéficier à Alger », Driencourt estime que « Moscou pourrait encourager Alger à se rapprocher à présent des putschistes de Niamey, comme de ceux de Bamako et Ouagadougou, toujours pour nous fragiliser ».

Il poursuit que « la guerre en Ukraine et les réalignements diplomatiques qu’elle a provoqués au Maghreb changent la donne ». « Les relations franco-algériennes, écrit le diplomate, sont entrées dans une nouvelle période polaire illustrée, par le voyage du président Tebboune à Paris, reporté à deux reprises et remplacé par un surréaliste déplacement à Moscou, suivi de décisions provocatrices comme le communiqué algérien de soutien aux émeutes en France ».

Il ajoute, dans le même registre, que « le voyage cette semaine du chef d’état-major algérien à Moscou, le général Chengriha n’est pas forcément rassurant ».

« Si Alger a tout lieu de craindre des réfugiés subsahariens qui s’installeraient durablement sur son territoire, il pourrait, en revanche, peut-être encore à l’instigation de Moscou, utiliser cette carte déstabilisatrice dans le grand jeu militaro-diplomatique russo-européen et désormais sahélien », martèle-t-il dans le JDD, de retour en kiosques après six semaines de grève à cause de l’arrivée à sa tête de Geoffroy Lejeune.

Il explique plus loin que la position de l’Algérie vis-à-vis de la présence militaire de la France, son ancien colonisateur, sur sa frontière sud, matérialisée par les opérations militaires Serval et Barkhane, n’a jamais, depuis 2013, été très claire. « Plutôt même ambiguë, en dépit des échanges entre les hauts responsables des deux pays », dit-il.

Il rappelle à ce titre que c’est l’ancien régime algérien, officiellement honni, celui du président Bouteflika (dont presque tous les anciens ministres sont aujourd’hui en prison), qui avait donné à la France, du bout des lèvres, l’autorisation de survol de son territoire en 2013.

« La coopération avec l’Algérie contre les islamistes a toujours été limitée à la fourniture d’eau et d’essence et que nous n’avons jamais réussi à mobiliser l’armée algérienne dans une véritable coopération opérationnelle alors que son expertise est grande », fait-il remarquer.

Il souligne enfin que « la presse algérienne (si elle existe encore) ne se prive pas de critiquer aujourd’hui la politique française en Afrique et les menaces d’intervention militaire de la CEDEAO ou les supposées menaces européennes au Niger ». Ce sont autant de signes, écrit-il, qui montrent que la position n’est pas si claire.

La rédaction vous conseille

Les titres du matinNewsletter

Tous les jours

Recevez chaque matin, l'actualité du jour : politique, international, société...

Le président algérien aurait «soutenu» les émeutes en France sur ordre de Poutine

S'ABONNER
Partager
S'abonner