Le PJD dénonce la position du CNDH sur l’héritage et « la féminisation de la pauvreté »

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Abdelilah Benkirane, secrétaire général du PJD.
Abdelilah Benkirane, secrétaire général du PJD. ©DR

Les propos de Amina Bouayach sur le système de l’héritage qui contribuerait à la « féminisation de la pauvreté » n’ont pas été du goût du PJD. 

Le secrétariat général du Parti de la justice et du développement (PJD, opposition) a déclaré qu’il « suivait avec une grande inquiétude les efforts continus de certaines parties pour porter atteinte au système d’héritage en vigueur, qui tire sa référence de la charia islamique ».

Dans un communiqué publié dans la soirée du dimanche 20 juin, à l’issue d’une réunion tenue la veille sous la présidence de Abdelilah Benkirane, le parti islamiste dénonce les « propos tenus par la présidente d’une institution nationale, au sein de laquelle la loi est censée être respectée » et lui demande de « cesser de porter atteinte aux constantes religieuses des Marocains ».

Ces propos font suite à la prise de position exprimée par la présidente du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) Amina Bouayach, le 14 juin dernier, lors de la présentation des résultats d’une étude sur le système de l’héritage au Maroc.

« L’inégalité dans les droits économiques, sociaux et culturels est une réalité qui ne peut être niée, ni ignorée. Elle est plutôt considérée comme le dénominateur commun dans la plupart des régions du monde, où le phénomène de féminisation de la pauvreté est répandu, comme un résultat de la discrimination à l’égard des femmes et de leur statut inférieur dans les sociétés », a estimé Amina Bouayach.

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Une situation qui s’explique, selon elle, par des « raisons culturelles liées principalement aux coutumes et aux traditions », et d’autres « juridiques », principalement dues à la législation en vigueur

Mais pour le PJD, « réformer certains aspects de l’injustice subie par les femmes marocaines passe d’abord par le respect des droits économiques et sociaux, et non en accusant les textes religieux d’être responsables du phénomène de pauvreté dont souffrent tant les femmes que les hommes »

Si le parti désormais dans l’opposition estime qu’une évaluation d’environ deux décennies d’application du la Moudawana doit être menée, il considère aussi que cela doit être fait « loin de toutes déclarations hostiles aux valeurs religieuses ».

Cette « évaluation » du Code de la famille devrait être effectuée « en invoquant les références encadrées précédemment fixées » par le roi Mohammed VI, « commandeur des croyants », dans son discours du 10 octobre 2003. « Je ne peux, en ma qualité d’Amir Al Mouminine, autoriser ce que Dieu a prohibé, ni interdire ce que le Très-Haut a autorisé », avait alors souligné le souverain dans ce discours, cité par le PJD.

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L’étude présentée le 14 juin par le CNDH a été réalisée par l’Association des femmes marocaines pour la recherche et le développement et l’Organisation marocaine des droits de l’Homme (OMDH), auprès d’un échantillon de 1.200 femmes et hommes marocains.

Elle conclut que 44% d’entre eux sont contre la révision des règles de l’héritage, 34% sont pour, alors que 22% n’ont pas d’avis sur la question.

Toujours selon la même étude, citée par Le Matin, 82% des personnes interrogées pensent qu’un homme a bien droit à « une part équivalente à celles de deux femmes ».

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