Le Parti socialiste français « coupé en deux » au lendemain de son élection interne

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Nicolas Mayer-Rossignol (g) et Nicolas Mayer-Rossignol (d). Crédit: DR.

Le Parti socialiste français fait face à une nouvelle crise ouverte au lendemain de l’élection pour le poste de premier secrétaire marquée par un score très serré et contesté après des semaines de campagne interne tendue et une divergence sur la stratégie.

Le sortant, Olivier Faure, a été proclamé vainqueur vendredi avec 50,83% des scrutins (12.076 voix), soit 393 suffrages de plus que son rival Nicolas Mayer-Rossignol (49,17%, 11.683 voix), selon un communiqué du service de presse du PS.

Mais cette annonce a été immédiatement contestée par Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen (nord-ouest).

« Quand nous regardons l’ensemble des chiffres et contentieux, nous sommes en tête et nous le sommes de façon claire », a-t-il réagi par visioconférence.

Selon M. Mayer-Rossignol, un millier de voix environ sont sujettes à caution.

« Nous irons jusqu’au bout de l’épuisement de toutes les voies de droit pour faire valoir » cette victoire, a-t-il prévenu, demandant d’abord la tenue d’une commission de récolement, et menaçant, faute de l’obtenir, d’aller devant la justice.

Surveillants de scrutin non autorisés à entrer dans des bureaux de vote, urne dans une boîte à chaussure non scellée, bourrage d’urnes, agression physique, urne confisquée, argent liquide pour paiement des cotisations… les deux camps ont demandé l’annulation du scrutin dans plusieurs sections, en s’accusant d’irrégularités massives.

Lire aussi: France: Olivier Faure prend la tête du Parti socialiste

Pierre Jouvet, mandataire d’Olivier Faure, a même dénoncé « des méthodes qu’on a trop vues outre-Atlantique », dans une allusion à la défaite jamais reconnue de Donald Trump à la présidentielle américaine de 2020.

« Le PS apparaît coupé en deux, pas sur les idées mais sur la stratégie. Nous avons tous une responsabilité pour trouver une voie d’union », a résumé dans un tweet Valérie Rabault, députée PS et soutien de Nicolas Mayer-Rossignol.

Un peu plus tôt, la direction du PS a tenu une conférence de presse dite « de transparence », faisant énumérer aux responsables des élections du parti les résultats remontés par les fédérations, y compris les multiples incidents ayant émaillé le scrutin.

Le vainqueur doit être officiellement intronisé lors d’un congrès dans une semaine à Marseille (sud).

Ce nouvel épisode survient neuf mois après le désastre de la candidature d’Anne Hidalgo à la présidentielle (1,7%).

Le parti, qui a souvent été aux affaires et dont sont issus deux présidents depuis l’instauration de la Ve République en 1958, ne compte plus que 40.000 adhérents.

Il avait réussi en juin à sauver sa trentaine de sièges de députés au prix d’une adhésion à la coalition Nupes dirigée par les Insoumis (LFI) du tribun de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon, un critique acerbe du parti socialiste.

Le résultat final aura des conséquences sur cet accord Nupes, défendu par Olivier Faure, seul moyen selon lui de faire barrage à la droite et à l’extrême droite en 2027.

Mais Nicolas Mayer-Rossignol ne cache pas ses réticences vis-à-vis de LFI. Il a le soutien de la troisième candidate, Hélène Geoffroy, clairement hostile à la Nupes.

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