Le Mali vote dans un climat de suspicion de fraude et de risques sécuritaires
Publié le Par H24Info.ma avec AFP
Les Maliens ont commencé à élire dimanche leur président lors d’un second tour placé sous haute sécurité et sur lequel planent des soupçons de fraude, dans un pays toujours confronté à la menace jihadiste malgré cinq années d’interventions militaires internationales.
Considéré comme déterminant pour l’avenir du Sahel tout entier, le scrutin ne déclenche toutefois pas les passions, la victoire semblant déjà promise au chef de l’Etat sortant Ibrahim Boubacar Keïta face à l’opposant Soumaïla Cissé.
Alors que l’opposition, qui avait contesté les résultats du premier tour du 29 juillet, a accusé dans la nuit le pouvoir d’organiser une vaste fraude pour le second, les bureaux de vote ont commencé à ouvrir comme prévu à 08H00 (GMT et locale), sous une pluie fine, ont constaté à Bamako des journalistes de l’AFP.
Les 23.000 bureaux, pour plus de huit millions d’inscrits, doivent fermer à 18H00, les résultats étant attendus dans quatre ou cinq jours.
« Le nouveau président, nous espérons qu’il fera mieux, qu’il saura corriger les erreurs », a confié, en gardant son vote « secret », El Hajd Aliou Sow, un retraité de la fonction publique, venu voter pile à l’heure dans une école du centre de la capitale où les premiers électeurs se comptaient sur les doigts d’une main.
Quelques heures plut tôt, le camp de M. Cissé a affirmé que des bulletins de vote « circulent dans le pays ». Lors d’une conférence de presse nocturne, son chef de campagne, Tiébilé Dramé, a exhibé un carnet de cinquante bulletins censé être sous scellés mais « saisi » sur un « agent de Bamako » chargé de leur distribution.
La tension était déjà montée samedi avec l’arrestationde trois membres d’un commando, qualifié de « groupe terroriste », au moment où il « planifiait des attaques ciblées à Bamako pendant le weekend ».
La nature de ces attaques n’a pas été précisée, mais le pays a connu ces dernières années plusieurs attentats jihadistes, contre des lieux fréquentés par des Occidentaux ou contre les forces militaires, ainsi que des enlèvements d’étrangers et de nombreuses violences intercommunautaires.
Le vainqueur, qui entrera en fonction début septembre, aura la lourde tâche de relancer l’accord de paix conclu en 2015 avec l’ex-rébellion à dominante touareg, dont l’application accumule les retards.
L’accord avait été signé après l’intervention de l’armée française qui, en 2013, avait repris le contrôle du nord du Mali, où les jihadistes avaient imposé la charia pendant un an.
Lors du premier tour, 871 bureaux (plus de 3%) étaient restés fermés en raison de violences, empêchant près de 250.000 Maliens de voter, surtout dans le Centre et le Nord.
Sécurité renforcée
Cette fois, quelque 36.000 militaires maliens, soit 6.000 de plus, sont mobilisés.
L’armée malienne est appuyée par les Casques bleus de la mission de l’ONU (Minusma), les forces françaises de l’opération Barkhane et, dans le Nord, où l’Etat est peu ou pas présent, par des groupes signataires de l’accord de paix.
Les observateurs de l’UE, premier bailleur international du Mali, vont cette fois pouvoir suivre le déroulement du vote à Gao (Nord), mais toujours pas à Tombouctou et Kidal (Nord), ni Mopti.
Le scrutin se tient dans une relative indifférence de la population, fatiguée par plus de six ans de violences et dont près de la moitié vit sous le seuil de pauvreté malgré un taux de croissance supérieur à 5% et une place de premier producteur africain de coton.
« Les dés sont jetés »
Grand favori pour décrocher à 73 ans un deuxième mandat de cinq ans, M. Keïta avait récolté 41,70% des suffrages au premier tour, contre 17,78% pour M. Cissé, un ancien ministre des Finances de 68 ans qui n’a pas su unir l’opposition pendant l’entre-deux tours.
La « mobilisation massive », appelée par M. Cissé, est peu probable, la participation n’ayant été que de 42,70% le 29 juillet.
« Pour beaucoup, avec cet écart, les dés semblent être jetés », estime le juriste Aboubacar Traore.
L’affiche manque également cruellement de nouveauté: les deux finalistes ont milité dans le même parti dans les années 1990 puis fait partie des mêmes gouvernements. Ils s’étaient déjà affrontés en 2013, M. Keïta l’emportant à plus de 77%.
Ibrahima Sylla, un économiste membre du bureau du parti du président, a sans surprise choisi « IBK ».
« J’espère que le Mali va avancer, que l’accord de paix va être définitivement scellé et que tout le monde trouvera son bonheur », a-t-il dit après avoir voté.
« J’ai voté Soumaïla Cissé, le nouveau président. Avec son programme, il a montré qu’il va bien gérer le pays et en particulier les questions de santé, d’éducation, de jeunesse et de droits des femmes », affirme quant à elle Zoumana Sissoko, une technicienne de l’audiovisuel, la trentaine.
Considéré comme déterminant pour l’avenir du Sahel tout entier, le scrutin ne déclenche toutefois pas les passions, la victoire semblant déjà promise au chef de l’Etat sortant Ibrahim Boubacar Keïta face à l’opposant Soumaïla Cissé.
Alors que l’opposition, qui avait contesté les résultats du premier tour du 29 juillet, a accusé dans la nuit le pouvoir d’organiser une vaste fraude pour le second, les bureaux de vote ont commencé à ouvrir comme prévu à 08H00 (GMT et locale), sous une pluie fine, ont constaté à Bamako des journalistes de l’AFP.
Les 23.000 bureaux, pour plus de huit millions d’inscrits, doivent fermer à 18H00, les résultats étant attendus dans quatre ou cinq jours.
« Le nouveau président, nous espérons qu’il fera mieux, qu’il saura corriger les erreurs », a confié, en gardant son vote « secret », El Hajd Aliou Sow, un retraité de la fonction publique, venu voter pile à l’heure dans une école du centre de la capitale où les premiers électeurs se comptaient sur les doigts d’une main.
Quelques heures plut tôt, le camp de M. Cissé a affirmé que des bulletins de vote « circulent dans le pays ». Lors d’une conférence de presse nocturne, son chef de campagne, Tiébilé Dramé, a exhibé un carnet de cinquante bulletins censé être sous scellés mais « saisi » sur un « agent de Bamako » chargé de leur distribution.
La tension était déjà montée samedi avec l’arrestationde trois membres d’un commando, qualifié de « groupe terroriste », au moment où il « planifiait des attaques ciblées à Bamako pendant le weekend ».
La nature de ces attaques n’a pas été précisée, mais le pays a connu ces dernières années plusieurs attentats jihadistes, contre des lieux fréquentés par des Occidentaux ou contre les forces militaires, ainsi que des enlèvements d’étrangers et de nombreuses violences intercommunautaires.
Le vainqueur, qui entrera en fonction début septembre, aura la lourde tâche de relancer l’accord de paix conclu en 2015 avec l’ex-rébellion à dominante touareg, dont l’application accumule les retards.
L’accord avait été signé après l’intervention de l’armée française qui, en 2013, avait repris le contrôle du nord du Mali, où les jihadistes avaient imposé la charia pendant un an.
Lors du premier tour, 871 bureaux (plus de 3%) étaient restés fermés en raison de violences, empêchant près de 250.000 Maliens de voter, surtout dans le Centre et le Nord.
Sécurité renforcée
Cette fois, quelque 36.000 militaires maliens, soit 6.000 de plus, sont mobilisés.
L’armée malienne est appuyée par les Casques bleus de la mission de l’ONU (Minusma), les forces françaises de l’opération Barkhane et, dans le Nord, où l’Etat est peu ou pas présent, par des groupes signataires de l’accord de paix.
Les observateurs de l’UE, premier bailleur international du Mali, vont cette fois pouvoir suivre le déroulement du vote à Gao (Nord), mais toujours pas à Tombouctou et Kidal (Nord), ni Mopti.
Le scrutin se tient dans une relative indifférence de la population, fatiguée par plus de six ans de violences et dont près de la moitié vit sous le seuil de pauvreté malgré un taux de croissance supérieur à 5% et une place de premier producteur africain de coton.
« Les dés sont jetés »
Grand favori pour décrocher à 73 ans un deuxième mandat de cinq ans, M. Keïta avait récolté 41,70% des suffrages au premier tour, contre 17,78% pour M. Cissé, un ancien ministre des Finances de 68 ans qui n’a pas su unir l’opposition pendant l’entre-deux tours.
La « mobilisation massive », appelée par M. Cissé, est peu probable, la participation n’ayant été que de 42,70% le 29 juillet.
« Pour beaucoup, avec cet écart, les dés semblent être jetés », estime le juriste Aboubacar Traore.
L’affiche manque également cruellement de nouveauté: les deux finalistes ont milité dans le même parti dans les années 1990 puis fait partie des mêmes gouvernements. Ils s’étaient déjà affrontés en 2013, M. Keïta l’emportant à plus de 77%.
Ibrahima Sylla, un économiste membre du bureau du parti du président, a sans surprise choisi « IBK ».
« J’espère que le Mali va avancer, que l’accord de paix va être définitivement scellé et que tout le monde trouvera son bonheur », a-t-il dit après avoir voté.
« J’ai voté Soumaïla Cissé, le nouveau président. Avec son programme, il a montré qu’il va bien gérer le pays et en particulier les questions de santé, d’éducation, de jeunesse et de droits des femmes », affirme quant à elle Zoumana Sissoko, une technicienne de l’audiovisuel, la trentaine.