L'Arabie saoudite invitée pour la première fois sur le tapis rouge du Festival de Cannes

«Nous sommes très heureux car nous nous sommes mis d’accord aujourd’hui avec Mme le ministre pour qu’il y ait une participation officielle au Festival de Cannes, pour la première fois», a affirmé Awwad al-Awwad, après la signature lundi de plusieurs accords avec son homologue française Françoise Nyssen. Il s’agira notamment d’une participation symbolique avec la projection de neuf courts-métrages saoudiens et l’organisation de rencontres professionnelles dans le cadre de la 71e édition du Festival de Cannes.
«Les délégations auront plusieurs occasions d’interagir avec les réalisateurs saoudiens, de participer à des tables rondes avec des représentants de l’industrie saoudienne et de comprendre ses ambitions», a précisé dans un communiqué l’Autorité générale de la Culture saoudienne.

L’annonce intervient dans le cadre de la visite officielle à Paris du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, qui est en train de mener une campagne de séduction auprès des Occidentaux pour les persuader d’accompagner la modernisation du royaume.
Les autorités saoudiennes ont annoncé début mars être prêtes à délivrer des autorisations d’ouverture de salles de cinéma, trois mois après l’annonce de la levée de l’interdiction frappant ce secteur depuis trente-cinq ans dans le royaume. Outre la stimulation d’une industrie cinématographique locale, cette décision avait confirmé la volonté des autorités de faire du secteur du divertissement un élément de transformation sociale dans un pays régi par une version rigoriste de l’islam.
En plus de l’annonce de la première participation du cinéma saoudien au Festival de Cannes, la France entend étendre son «soft power» en Arabie saoudite avec la contribution de Paris au premier orchestre symphonique du royaume ultraconservateur.