Vidéo. Khaled Nezzar poursuivi en Suisse: le silence des cimetières de la presse algérienne

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france algerie nezzar manif
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L’Algérie s’est réveillée, hier mardi, sur la poursuite par la justice suisse de son ancien ministre de la Défense, Khaled Nezzar. L’annonce de son procès, diffusée par l’AFP et reprise par tous les médias du monde, ne trouve toujours pas preneur dans la presse algérienne.

Excepté une poignée de pages facebook et un seul site d’opposition dont le patron, Abdou Semmar, est exilé en France et condamné à mort par contumace par le régime algérien, aucun média algérien, francophone ou arabophone soit-il, n’a rapporté l’information du renvoi du général Nezzar devant la justice suisse.

L’omerta observée par la presse algérienne sur cette affaire ne serait en aucun cas anodine. Elle intervient après la réhabilitation du duo Nezzar-Taoufik en août 2022 par le président algérien Abdelmajid Tebboune.

Avant cela, le général Nezzar, tristement célèbre pour avoir perpétré des crimes contre l’humanité durant la décennie sanglante des années 1990, faisait même la Une des journaux algériens de tous bords.

Aucune information n’avait été donnée sur son état de santé non plus. Selon des informations relayées par l’opposant Hichem Aboud et confirmées le 22 août 2023 par TRIAL International, Nezzar serait actuellement sur son lit de mort.

« En cas de décès du prévenu, les demandes des victimes resteront à jamais sans réponse et les plaies de la « décennie noire » béantes », s’indignait TRIAL quelques jours avant sa mise en accusation par la justice suisse.

Dans un communiqué, la ministère public suisse déclare que Khaled Nezzar « en tant que personne influente en Algérie en sa qualité de ministre de la Défense et membre du Haut comité d’État a placé des personnes de confiance à des positions clés et créé sciemment et délibérément des structures visant à exterminer l’opposition islamiste ».

Il est également soupçonné « d’avoir pour le moins approuvé, coordonné et encouragé, sciemment et délibérément, des tortures et autres actes cruels, inhumains ou humiliants, des violations de l’intégrité physique et psychique, des détentions et condamnations arbitraires ainsi que des exécutions extrajudiciaires ».

Assassinat de Boudiaf

En 2019, le fils de l’ancien président algérien Mohamed Boudiaf, avait accusé les généraux Toufik et Nezzar d’être derrière l’assassinat de son père.

Croyant que le Hirak algérien allait provoquer une transition démocratique favorable à une justice plus indépendante, Nacer Boudiaf, avait à cette époque appelé la justice et les autorités de son pays, “qui bouge avec l’avènement du Hirak, de s’intéresser au dossier qui intéresse tous les Algériens: l’assassinat de Mohamed Boudiaf”.

Ses revendications sont restées, depuis lors, lettre morte.

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