Des manifestations ont eu lieu samedi dans plusieurs universités en Iran pour dénoncer la répression…
Iran: nouvelles manifestations contre le pouvoir
Publié leDes Iraniens sont de nouveau descendus dans la rue samedi pour manifester contre le pouvoir, un mois après le début du mouvement de contestation déclenché par la mort de Mahsa Amini et réprimé dans le sang, selon des médias et des ONG.
« Les mollahs doivent déguerpir! », scandaient samedi des femmes sans hijab au Collège technique et professionnel Shariati de Téhéran, dans une vidéo largement partagée en ligne.
À l’ouest de Téhéran, des manifestants ont lancé des projectiles sur les forces de sécurité près d’un rond-point important de la ville de Hamedan, selon des images vérifiées par l’AFP.
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Malgré les fortes perturbations de l’Internet et le blocage par les autorités d’Instagram et WhatsApp, des Iraniens se sont rassemblés samedi dans les rues d’Ardabil, dans le nord-ouest du pays, selon des vidéos partagées sur Twitter.
Des commerçants se sont mis en grève à Saghez, la ville natale de Mahsa Amini dans la province du Kurdistan (nord-ouest), et à Mahabad (nord), d’après le média en ligne 1500tasvir, qui recense les violations des droits humains.
« Des écolières dans le village de Ney à Marivan (ouest) ont provoqué des feux dans la rue et crié des chants antigouvernementaux », a indiqué Hengaw, un groupe de défense des droits des Kurdes d’Iran basé en Norvège.
Des jeunes ont également manifesté dans les universités de Téhéran, d’Ispahan (sud) et de Kermanshah (nord-ouest), selon des images partagées en ligne.
« Situation sensible »
Les manifestants répondaient à un appel de militants à des protestations massives sous le slogan « Le début de la fin! » du pouvoir.
Ces militants ont encouragé les Iraniens à manifester dans des endroits où les forces de sécurité ne sont pas présentes et à scander « Mort au dictateur », en référence au guide suprême Ali Khamenei.
Face à ces manifestations, le Conseil islamique de coordination du développement, un organisme officiel, a appelé les Iraniens à dire dans les mosquées, après la prière du soir samedi, « leur colère contre les émeutiers et la sédition ».
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Des « retraités » des Gardiens de la révolution, l’armée idéologique de la République islamique, se sont par ailleurs rassemblés samedi, selon le journal réformateur Shargh.
Lors du rassemblement, un commandant des Gardiens a déclaré que trois membres de sa milice paramilitaire Bassidj ont été tués et 850 blessés à Téhéran depuis le début de la « sédition », a rapporté l’agence de presse officielle Irna.
La contestation, entrée dans sa cinquième semaine, a suscité des rassemblements de solidarité à l’étranger et la répression, qui a fait plus de 100 morts selon des ONG, a été condamnée par la communauté internationale.
Au moins 108 personnes ont été tuées dans la répression, selon l’ONG Iran Human Rights (IHR), basée à Oslo. Amnesty International a affirmé qu’au moins 23 enfants de 11 à 17 ans avaient été « tués par les forces de sécurité ». Et des centaines de personnes ont été arrêtées.
« Courageuses femmes »
Vendredi, le président américain Joe Biden, dont le pays est ennemi juré de l’Iran, a affirmé se tenir « aux côtés des courageuses femmes d’Iran », appelant le pouvoir à « mettre fin à la violence contre ses citoyens ».
Les dirigeants iraniens accusent les États-Unis de déstabiliser leur pays en fomentant des « émeutes ».
Alors que l’Union européenne s’apprête à imposer lundi des sanctions à l’Iran, le chef de la diplomatie iranienne Hossein Amir-Abdollahian a appelé l’UE à adopter une « approche réaliste ».
Il a également fustigé vendredi une politique de deux poids, deux mesures: « Qui aurait cru que la mort d’une seule fille serait aussi importante pour les Occidentaux ? Qu’ont-ils fait concernant les centaines de milliers de martyrs et de morts en Irak, en Afghanistan, en Syrie et au Liban ? ».
Les manifestations en Iran sont les plus importantes depuis celles de 2019 contre la hausse du prix de l’essence dans ce pays riche en pétrole.