Les Lions de l'Atlas disputent ce jeudi leur premier match de préparation pour la Coupe…
Guerre en Ukraine: «Je n’y crois pas, c’est une guerre entre père et fils!», témoigne une Ukrainienne vivant au Maroc
Publié leAprès l’annonce du début de l’offensive russe, H24Info a recueilli les témoignages de ressortissantes ukrainiennes résidant au Maroc, craignant pour leurs familles et outrées par la décision du président russe.
Jeudi 24 février, la Russie a déclaré la guerre à l’Ukraine, une nouvelle qui a bouleversé le monde entier, entre autres les Ukrainiens installés aux quatre coins du globe et qui suivent à distance cette situation inédite pour eux. H24Info a recueilli les témoignages de trois d’entre eux, résidant au Maroc, craignant pour leurs proches au pays et outrés par la décision du président russe.
Liliya Quovel vit au Maroc depuis 24 ans. « Je suis sous le choc! Ce matin, j’ai trouvé des dizaines d’appels et de messages… Je n’arrive pas à y croire et je me demande comment c’est possible. Mon neveu habite à Ternopil, assez loin de la frontière russe, tandis que mon frère vit en Russie. Cela provoque une guerre entre père et fils! », s’exclame cette professeure de musique.
« Quant aux familles de mes amis de Kharkov, ils se mettent à l’abri. Ils essayent tous de garder leur calme et de ne pas paniquer, mais ce n’est pas facile », poursuit-elle en essayant d’espérer une issue pacifique. « Je reste optimiste, mais cette situation dure depuis 2014… Poutine a menacé tout le pays et il semble que personne ne peut arrêter cette agression », renchérit-elle, la voix pleine d’inquiétude.
Lire aussi. Audio. Guerre en Ukraine: bloqués et paniqués, les Marocains témoignent
« On s’y attend, sans jamais y être préparés »
De son côté, Yulia Stroy raconte avoir été réveillée par un appel de sa sœur qui vit à Kiev, ville dont elle et sa famille sont originaires. « Habituellement très courageuse, elle m’a appelée ce matin en pleurs. Elle vit seule avec son petit garçon qui est perturbé par le chaos actuel. Ils ne savent pas où aller, ils cherchent des solutions. Certains de mes amis ont réussi à entrer en Pologne. Toute l’Ukraine est en train d’essuyer les bombardements russes », témoigne avec émotion cette professeure au lycée Lyautey de Casablanca, formatrice pour l’ambassade de France au Maroc et professeure de médecine à l’université Mohammed VI de Casablanca.
« Malgré la distance qui nous sépare de notre pays, nous sommes engagés et touchés. C’est toujours choquant d’apprendre ce genre de nouvelles. Même quand on s’y attend, on n’est jamais vraiment préparés pour la guerre. Il s’agit d’une situation troublante qui dure depuis huit longues années. Toute la diplomatie est mobilisée pour résoudre ces conflits, mais ça n’aboutit pas. Une vraie guerre se déroule en ce moment, le monde doit réagir », clame l’Ukrainienne qui vit au Maroc depuis 20 ans.
Lire aussi : Vidéo. Guerre en Ukraine: le HCR exhorte les pays voisins à protéger les civils
Larisa Shevchuk, au Maroc depuis sept ans, se dit « marquée par la grande solidarité de ses compatriotes entre eux et félicite celle exprimée par le monde entier envers son peuple ».
C’est via son époux marocain, actuellement en déplacement en Chine, qu’elle a appris la décision de Moscou d’envahir le pays frontalier. « Il m’a envoyé un message jeudi matin pour me dire que la Russie attaquait militairement l’Ukraine. J’ai tout de suite pris mon ordinateur pour faire des recherches et mieux comprendre la situation. J’ai ensuite pris des nouvelles de ma mère qui m’a confirmé que la guerre avait commencé. Ma famille vit à quelques kilomètres de Kiev. Là où ils se trouvent, ils entendent parfaitement les bombardements de la capitale », confie cette professeure qui assure des cours en ligne.
« Les gens ne devraient pas fuir l’Ukraine, c’est notre terre, c’est notre pays », conclut-elle, en dépit des dangers de cette offensive russe.