Gifle au Conseil national de l’Istiqlal: un cador du parti n’y voit aucun mal!

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Gifle au Conseil national de l’Istiqlal: va-t-on vers la légitimation de la violence au sein des partis ?
© Capture vidéo.

Dans le cadre des préparatifs de son 18e Congrès, prévu du 26 au 28 avril, le parti de l’Istiqlal a tenu samedi à Bouznika une réunion houleuse de son Conseil national qui a été marquée par des accrochages entre les différents courants qui se dégagent au point qu’un dirigeant est allé jusqu’à gifler un parlementaire.

Décidément la violence, qui habite et traverse les partis politiques, n’est pas prête à être exclue de la vie politique au Royaume, y compris au sein du plus ancien parti marocain: l’Istiqlal.

Alors que les images de la «bataille des soucoupes», qui avait éclaté lors de la séance d’ouverture du 17e congrès entre les partisans de Hamdi Ould Rachid, soutenant l’actuel Secrétaire général, Nizar Baraka, contre ceux de l’ancien secrétaire général, Hamid Chabat, marquent toujours les esprits, de nouvelles scènes de violence ont entachées le Conseil préparatif du 18e Congrès.

En effet, lors d’échauffourées qui se sont déclenchées à la suite de l’apparition d’un candidat autre qu’Abdeljabbar Rachdi –qui faisait l’objet d’un consensus– pour la présidence du comité préparatoire du Congrès, le membre du comité exécutif du parti, Youssef Abattouy, a giflé le parlementaire Monssef Toub.

Cet incident ainsi que les événements ayant ponctué ce rendez-vous, qui s’est soldé par la constitution de la Commission préparatoire chargée de gérer la période transitoire durant laquelle le parti est appelé à renouveler ses structures, attestent de l’ancrage de la violence au sein des partis marocains.

Légitimation de la violence

Dans une tentative de légitimation de la violence comme un fait intrinsèquement lié à la politique, le président du groupe du parti de l’Istiqlal à la Chambre des représentants, Noureddine Mediane, a considéré que l’incident de la gifle du parlementaire istiqlalien, Monssef Toub, par le dirigeant du parti Youssef Abattouy «est normal au sein des grands partis».

«Ce qui s’est passé est un malentendu qui a abouti à un comportement rejeté par tout le monde et son initiateur s’est excusé. Tout le monde s’est excusé et nous espérons que les choses se termineront pacifiquement», a-t-il déclaré au confrère Al3omk, soulignant que ce genre d’incidents «est normal dans les grands partis».

Mediane qui s’exprimait en marge de la tenue du Conseil régional de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, lundi, a estimé que «dans les grands partis, nous pouvons attendre toute mésaventure, mais ils sont encerclées sur le champ».
«Si jamais nous ne sommes pas en désaccord, alors nous ne sommes pas le Parti de l’Istiqlal (Indépendance) et nous ne sommes pas le Parti des lois», a-t-il ajouté.

«Les choses peuvent atteindre la violence physique et tout. Notre parti est un parti de masses et de grande envergure. Les partis des premières démocraties du monde sont également sujets à de tels événements», a-t-il déclaré.

L’important, selon lui, est que le comité préparatoire de la 18e Congrès «s’est terminé en plein accord avec toutes les parties du comité exécutif et les militants du parti, et ce n’était pas ce que certains avaient espéré, mais Dieu merci, tout s’est terminé dans le calme».

Notons que le bureau du Comité préparatoire a décidé dimanche de suspendre ses deux membres Youssef Abtoui ainsi qu’Achraf Abroun (candidat concurrent d’Abdeljabbar Rachdi).

Pendant que le « gifleur », Youssef Abattouy, a présenté ses excuses au « giflé » ainsi qu’aux membres du parti et sa direction, ce dernier a tenu à remercié le Secrétaire général du parti, désormais candidat unique à sa propre succession, Nizar Baraka, pour son soutien.

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