Gaza: le bilan des bombardements s’alourdit à 10.812 morts, dont 4.412 enfants

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Guerre à Gaza: le ministère de la Santé du Hamas annonce un bilan de 10.812 morts
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Le ministère de la Santé palestinien a annoncé jeudi que 10.812 palestiniens sont tombés en martyrs dans les bombardements israéliens sur la bande de Gaza depuis le début des hostilités le 7 octobre.

Parmi les martyrs recensés à ce jour figurent 4.412 enfants et 2.918 femmes, a indiqué le ministère de la Santé.

Israël a de nouveau bombardé jeudi la ville de Gaza où les combats au sol font rage entre entre soldats israéliens et combattants du Hamas, poussant des dizaines de milliers de civils à fuir vers le sud du territoire palestinien assiégé.

Après plus d’un mois de bombardements, plusieurs centaines de milliers de civils, selon l’ONU, restent piégés dans une situation humanitaire désastreuse dans le nord de la bande de Gaza, en particulier dans la principale ville du territoire.

L’AFP a pu s’approcher mercredi de l’épicentre des combats dans le nord de Gaza lors d’une incursion organisée par l’armée israélienne, et dont les images ont été soumises à la censure militaire.

Palmiers brûlés, lampadaires tordus, panneaux de signalisation déformés témoignaient de l’intensité de l’offensive le long de la route côtière, en ruines, qui relie le nord au sud du territoire, où des drapeaux israéliens flottent sur des bâtiments détruits en bord de plage.

L’armée israélienne a annoncé qu’un nouveau « couloir » serait ouvert jeudi, après le départ la veille de 50.000 civils vers le sud.

En riposte à l’attaque sanglante menée le 7 octobre sur son sol par le Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, Israël a juré « d’anéantir » le mouvement islamiste et bombarde sans répit le petit territoire.

Depuis le 27 octobre, l’armée mène en parallèle des opérations terrestres, resserrant son étau sur la ville de Gaza où se trouve selon Israël le « centre » de l’infrastructure du Hamas.

L’armée israélienne a diffusé mercredi des images montrant ses troupes au sol localisant puis faisant exploser ces souterrains qui s’entrecroisent sur plusieurs centaines de kilomètres, selon des experts. Quelque 130 entrées de tunnels ont été découvertes depuis le début de l’opération terrestre, selon l’armée.

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Mercredi, beaucoup plus nombreux que la veille, des milliers de Palestiniens désespérés ont fui vers le sud, à pied ou en charrette, les mains vides ou n’emportant que le strict nécessaire.

Selon l’ONU, 1,5 million de personnes sur les 2,4 millions d’habitants de la bande de Gaza ont été déplacés par la guerre.

« C’est une situation difficile », a dit à l’AFP Ehsan Abu Sleem, qui portait son bébé d’à peine deux mois. « Nous sommes épuisés, nous venons de loin et nous ne savons pas combien de temps il nous reste à marcher. »

« Nous avons pris la décision de partir parce que les bombardements étaient très intenses », a-t-il ajouté. « Les enfants et les femmes étaient terrifiés et nous ne pouvions plus le supporter. »

Dans le sud s’entassent déjà des centaines de milliers de réfugiés dans des conditions déplorables.

Un chirurgien du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Tom Potokar, a décrit une situation « catastrophique » à l’Hôpital européen de Khan Younès, une grande ville du sud de la bande de Gaza. « Durant les dernières 24 heures, j’ai vu trois malades avec des asticots dans leurs blessures », a-t-il raconté à l’AFP.

La surpopulation dans les abris de l’ONU, avec pour corollaire la dégradation des conditions sanitaires, « reste une préoccupation majeure », selon le Bureau de coordination humanitaire de l’ONU (Ocha), qui souligne que « les produits alimentaires essentiels tels que le riz, les légumineuses et l’huile végétale sont presque épuisés ».

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En Israël, au moins 1.400 personnes ont été tuées depuis le début de la guerre, en majorité des militaires tués le jour de l’attaque du Hamas, d’une violence et d’une ampleur inédites depuis la création de l’Etat d’Israël en 1948.

De multiples appels à une trêve ont été lancés pour acheminer de l’aide à la population du territoire de 362 kilomètres carrés privée d’eau, d’électricité, de nourriture et de médicaments par le siège total imposé par Israël depuis le 9 octobre.

Gaza, miné par la pauvreté, était déjà soumis à un blocus israélien terrestre, aérien et maritime depuis que le Hamas y a pris le pouvoir en 2007.

Treize ONG parmi lesquelles Médecins sans frontières (MSF) et Amnesty International ont appelé à un « cessez-le-feu immédiat », à la veille d’une conférence internationale humanitaire organisée par le président français, Emmanuel Macron, jeudi à Paris.

Le gouvernement israélien ne sera pas représenté à cette conférence et les pays arabes n’y enverront pas de représentant du plus haut niveau.

La situation humanitaire s’aggrave de jour en jour, selon les ONG, alors que l’aide internationale arrive au compte-gouttes depuis l’Egypte par le poste-frontière de Rafah, dans le sud du territoire.

« L’aide qui arrive n’est qu’une goutte et a une portée géographique très limitée », a constaté le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, en visite mercredi à Rafah.

Dans le nord de la bande de Gaza, des centaines de milliers de personnes se trouvent toujours au nord du Wadi Gaza, le cours d’eau qui traverse le territoire d’est en ouest, « dans une situation humanitaire désastreuse », « luttant pour obtenir les quantités minimales d’eau et de nourriture nécessaires à leur survie », selon l’Ocha.

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