“Femmes-mulets” à Bab Sebta: les parlementaires pour la création d’une nouvelle zone franche
Publié leCréation d’une zone franche et mise en place d’une véritable alternative économique, telles ont été les principales recommandations pour faire face au phénomène de la contrebande vivrière qui gangrène les villes marocaines limitrophes des deux enclaves espagnoles, Sebta et Melilla.
Débattu ce mardi 7 janvier par les parlementaires, le rapport de la «Mission parlementaire de prospection sur la situation des enfants négligés et des femmes-mulets au point de passage de Bab Sebta», apporte plusieurs recommandations à court, moyen et long terme.
Tout d’abord, les auteurs du rapport préconisent la réalisation d’une étude socio-économique sur les catégories sociales concernées afin de mieux cerner leurs conditions sociales, niveau d’étude et besoins en terme d’accès au marché du travail, rapporte l’Agence Maghreb Presse (MAP).
La mission parlementaire qui s’était rendue au point de passage Bab Sebta pour s’informer de la situation sur place et tenir des rencontres avec les autorités locales et les services extérieurs concernés, a également appellé à la mobilisation, sur le court terme, de ressources humaines qualifiées en vue d’humaniser et d’organiser de façon optimale le passage de Bab Sebta.
Lire aussi: Bab Sebta: un rapport sur les « femmes-mulets » examiné aujourd’hui en commission
Dans ce sens, il s’agira également de mettre en place des moyens électroniques d’organisation pour maîtriser les flux sur place et améliorer les conditions de santé et d’hygiène dans l’attente de solutions durables.
Par ailleurs, le rapport a également plaidé pour une véritable alternative économique en offrant des avantages incitatifs pour les activités génératrices d’emplois dans les deux provinces (Tétouan et M’diq-Fnideq), tout en appelant au lancement d’une zone industrielle sur le moyen terme susceptible d’absorber les femmes qui s’adonnent à la « contrebande vivrière ».
S’exprimant devant la Commission des Affaires étrangères, la ministre de la Solidarité, du développement social, de l’égalité et de la famille, Jamila El Moussali, a souligné que le débat sur la situation des enfants négligés et des femmes-mulets au point de passage de Bab Sebta intervient dans un contexte marqué par la mise en œuvre de la régionalisation avancée et la signature du cadre d’orientation pour l’exercice des compétences des régions.
« Le phénomène de la contrebande vivrière est éminemment complexe dès lors qu’il revêt des dimensions à la fois économique, sociale et culturelle”, a-t-elle fait observer.
La ministre a dans ce contexte appelé à la promotion de la formation professionnelle afin de favoriser l’autonomisation des femmes porteuses de marchandises, dont le nombre s’élève à quelque 3500 de différentes tranches d’âge d’après le rapport.