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Energies renouvelables: les éoliennes flottantes ont le vent en poupe, surtout en Méditerranée
Publié leLa France vient d’annoncer le lancement de deux parcs d’éoliennes « flottantes » en Méditerranée, témoignant du développement de cette technologie pour laquelle l’Europe fait figure de pionnière.
En grandes profondeurs
Contrairement aux éoliennes, « posées » dont le mât est planté dans le sol marin, les « flottantes » permettent de s’installer en zones profondes.
A partir de 60 mètres de fond, au moins pour des raisons économiques, il faut passer au flottant. Cela permet de s’installer à plus grande distance des côtes, avec un moindre impact visuel, et en zones plus ventées, ce qui améliore la capacité de production.
En Méditerranée, cette technique s’impose car le plancher marin descend vite.
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Chaque éolienne est fixée sur un flotteur maintenu par des lignes d’ancrage reliées au fond, plus ou moins tendues. La stabilité est garantie par la taille du flotteur ou par un centre de gravité très bas, expliquent les industriels.
Boom attendu
Au niveau mondial, 80% du potentiel de l’éolien en mer repose sur des technologies flottantes, selon l’Agence internationale de l’énergie.
L’Europe fait figure de pionnière. Un premier parc commercial, « Hywind », a été inauguré en Ecosse en 2017, pour plus de 30 MW. Au Portugal, WindFloat Atlantic a été mis en service mi-2020: il s’agit des trois plus grandes turbines au monde sur flotteur, pour 25 MW au total.
Des parcs commerciaux bien plus grands s’annoncent: en face des Canaries, de l’Ecosse, dans la baie de Rosas (nord de la Catalogne), au large de la Corée du Sud… Un autre, 7SeasMed, porté par des développeurs danois, est évoqué entre la Sicile et la Tunisie, où les fonds atteignent 300 m.
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Quel est le projet français?
Pour lutter contre le réchauffement climatique et répondre à ses besoins, la France doit accroître fortement sa production électrique décarbonée d’ici 2050, ce qui implique, nucléaire ou pas, un déploiement massif des énergies renouvelables, soulignent tous les scénarios récents.
Malgré ses 2.800 km de côtes en métropole, la France est très en retard dans l’éolien en mer par rapport au Royaume-Uni, la Scandinavie ou même l’Allemagne.
Le pays avait pourtant décidé de se lancer dès 2009, attribuant quatre premiers parcs. Mais, de procédures administratives en recours, aucun ne s’est encore matérialisé.
Aujourd’hui, sept projets de parcs « posés » sont dans les tuyaux, à des degrés divers d’avancement, en Atlantique ou en mer du Nord. Le tout premier, face à Saint-Nazaire (ouest), sur l’Atlantique, doit être mis en service d’ici à la fin 2022.
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Dans le flottant, technologie non mature et donc plus chère, un premier appel d’offres commercial a été lancé mi-2021 par l’Etat, pour un parc en Bretagne (ouest): 250 mégawatts (MW), avant un autre de 500.
En Méditerranée, les deux parcs flottants devraient voir le jour d’ici à 2030, à environ 22 km au large. Chaque ensemble sera attribué dès 2023 à des développeurs et comprendra une vingtaine d’éoliennes, pour une capacité de production de 250 mégawatts (MW) chacun. Ils pourront dans un second temps être étendus à 750 MW.
Des défenseurs de l’environnement, pêcheurs, scientifiques et élus locaux s’étaient prononcés pour un report, devant les incertitudes pesant sur ce milieu méditerranéen riche et fragile.
Pour le Premier ministre Jean Castex, in fine, l’éolien offshore doit devenir « la deuxième source d’électricité en France après le nucléaire », générant « 20% de la consommation d’électricité en France ».