Aucune mesure concrète n’a encore été prise pour mettre fin à la pratique de surtaxation des paiements en ligne. « Le Conseil de la concurrence s’est rallié aux cotés des entreprises », regrette Safidine Boudali, Président du bureau régional de Marrakech-Sud de l’Instance nationale de protection des biens publics au Maroc (INPBPM).
« Les entreprises ciblées par le Conseil de la concurrence continuent toujours à facturer aux clients le coût du service de paiement en ligne. Il est normal que ces entreprises persistent dans leur comportement avide pour faire des profits sans aucun égard à la Constitution, à la loi, ni même aux rapports du Conseil de la concurrence, parce que ce dernier n’est pas en mesure de les dissuader », s’est indigné Mohamed El Ghalloussi, président de l’Instance nationale pour la protection des biens publics au Maroc (INPBPM).
Dans une publication Facebook datée du 29 mai, Mohamed El Ghalloussi a vivement protesté contre l’inaction du Conseil de la concurrence quant à la récente pratique des e-paiements surtaxés par certaines entreprises. « Le Conseil de la concurrence aurait mieux fait de rester silencieux, car son rapport ternit son image, et a encouragé les dites entreprises à poursuivre leurs turbulences financières », a-t-il écrit.
« Le Conseil de la concurrence n’a pas osé dire aux Marocains combien d’argent a été saisi par les corporations, sans droit, simplement parce qu’il est bien conscient qu’ils ont volé de grandes sommes à un niveau criminel, sans document juridique ni sens éthique », s’est-il encore scandalisé.
« Le Conseil de la concurrence n’a pas voulu trancher »
Pour Safidine Boudali, président du bureau régional de Marrakech-Sud de l’INPBPM, « le Conseil de la concurrence s’est rallié aux cotés des entreprises, ce qui n’est pas normal car c’est un conseil national, qui doit être impartial, plus démocratique, et défendre les intérêts des citoyens et non des entreprises ». « Malheureusement, le Conseil a lancé un communiqué mais il n’a pas voulu trancher la question », déplore notre interlocuteur.
En réponse, l’association de l’INPBPM compte agir de différentes manières. « Nous allons produire des communiqués, écrire aux hautes instances pour que le Conseil intervienne pour limiter ce qui se passe au niveau des taxes prélevées par les sociétés. Deuxièmement, nous envisageons d’organiser une marche pour faire barrage à ces pratiques », détaille le responsable.