E-paiements surtaxés: «Le Conseil de la concurrence s’est rallié aux côtés des entreprises» s’indigne l’INPBPM

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mohamed elghalloussi
Mohamed El Ghalloussi, président de l'Instance nationale de protection des biens publics au Maroc. DR

Aucune mesure concrète n’a encore été prise pour mettre fin à la pratique de surtaxation des paiements en ligne. « Le Conseil de la concurrence s’est rallié aux cotés des entreprises », regrette Safidine Boudali, Président du bureau régional de Marrakech-Sud de l’Instance nationale de protection des biens publics au Maroc (INPBPM).
« Les entreprises ciblées par le Conseil de la concurrence continuent toujours à facturer aux clients le coût du service de paiement en ligne. Il est normal que ces entreprises persistent dans leur comportement avide pour faire des profits sans aucun égard à la Constitution, à la loi, ni même aux rapports du Conseil de la concurrence, parce que ce dernier n’est pas en mesure de les dissuader », s’est indigné Mohamed El Ghalloussi, président de l’Instance nationale pour la protection des biens publics au Maroc (INPBPM).
Dans une publication Facebook datée du 29 mai, Mohamed El Ghalloussi a vivement protesté contre l’inaction du Conseil de la concurrence quant à la récente pratique des e-paiements surtaxés par certaines entreprises. « Le Conseil de la concurrence aurait mieux fait de rester silencieux, car son rapport ternit son image, et a encouragé les dites entreprises à poursuivre leurs turbulences financières », a-t-il écrit.
Dans un communiqué publié le 16 mai dernier, le Conseil de la concurrence dénonçait les «pratiques abusives» de certains opérateurs, notamment le fait de facturer au consommateur leur service de paiement en ligne. « Nous leur demandons de rester éveillés pour assurer la gouvernance, l’intégrité et la transparence (de ces transactions, ndlr) », adresse le président de l’association au Conseil.
« Le Conseil de la concurrence n’a pas osé dire aux Marocains combien d’argent a été saisi par les corporations, sans droit, simplement parce qu’il est bien conscient qu’ils ont volé de grandes sommes à un niveau criminel, sans document juridique ni sens éthique », s’est-il encore scandalisé.

« Le Conseil de la concurrence n’a pas voulu trancher »

Pour Safidine Boudali, président du bureau régional de Marrakech-Sud de l’INPBPM, « le Conseil de la concurrence s’est rallié aux cotés des entreprises, ce qui n’est pas normal car c’est un conseil national, qui doit être impartial, plus démocratique, et défendre les intérêts des citoyens et non des entreprises ». « Malheureusement, le Conseil a lancé un communiqué mais il n’a pas voulu trancher la question », déplore notre interlocuteur.
En réponse, l’association de l’INPBPM compte agir de différentes manières. « Nous allons produire des communiqués, écrire aux hautes instances pour que le Conseil intervienne pour limiter ce qui se passe au niveau des taxes prélevées par les sociétés. Deuxièmement, nous envisageons d’organiser une marche pour faire barrage à ces pratiques », détaille le responsable.
A l’instar de la Fédération nationale des associations du consommateur (FNAC), l’Instance nationale de protection des biens publics au Maroc pourrait ester en justice; « le bureau a prévu de se réunir la semaine prochaine pour en discuter ».

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