Le logiciel ChatGPT, entraîné pour produire une dissertation en philosophie, a produit une copie passable…
Des auteurs attaquent OpenAI, accusé d’avoir utilisé leurs livres pour ChatGPT
Publié leTrois auteurs ont assigné en justice OpenAI, créateur de l’interface d’intelligence (IA) artificielle générative ChatGPT, qu’ils accusent d’avoir utilisé le contenu de leurs livres pour alimenter le robot conversationnel, a-t-on appris lundi de source judiciaire.
Ils ont également intenté une action contre Meta, auquel il est reproché d’avoir fait de même pour son propre logiciel d’IA générative, LLaMA.
L’humoriste Sarah Silverman, auteure de l’autobiographie « The Bedwetter », ainsi que Christopher Golden et Richard Kadrey, deux écrivains connus aux Etats-Unis notamment pour leurs ouvrages de fantasy, ont demandé à un juge fédéral de San Francisco de qualifier cette procédure en action de groupe, ce qui permettrait à d’autres de s’y joindre.
Les trois auteurs n’ont pas de preuve directe qu’OpenAI ait bien utilisé leurs livres pour alimenter son modèle de langage, c’est-à-dire pour créer un logiciel, ChatGPT, capable de répondre à des demandes en langage courant et de générer du texte.
Mais ils indiquent, selon le document d’assignation vu par l’AFP, avoir demandé à ChatGPT de proposer un résumé des ouvrages et avoir obtenu, en retour, un contenu « très juste » et conforme au récit de chaque livre, même si « certains détails sont faux ».
ChatGPT n’étant pas alimenté en temps réel directement pas des sources internet et s’appuyant sur une quantité limitée d’informations, à la différence de Bard, l’interface de Google, ces résumés signifieraient que des éléments relatifs à ces livres ont été entrés dans le logiciel.
Concernant l’interface de Meta, LLaMA, les trois écrivains soulignent que le groupe de Menlo Park a reconnu avoir utilisé des librairies en ligne, notamment Bibliotik, qui propose des livres numérisés sans l’autorisation de leurs auteurs ou de leurs éditeurs.
Contrairement à OpenAI, Meta n’a donné accès à LLaMA qu’à un nombre restreint d’utilisateurs et n’a pas encore annoncé de lancement pour le grand public.
Les trois auteurs ne mentionnent pas, à la différence de ChatGPT, avoir demandé à LLaMA de produire un résumé de leurs ouvrages.
Fin juin, deux autres écrivains, la Canadienne Mona Awad et l’Américain Paul Tremblay (« La cabane aux confins du monde ») avaient déjà assigné OpenAI devant la même juridiction.
Sollicités par l’AFP, OpenAI s’est refusé à tout commentaire et Meta n’a pas donné suite dans l’immédiat.
Ces actions en justice s’inscrivent dans la lignée d’autres procédures qui visent à policer les pratiques des développeurs de logiciels d’IA générative, qui sont nourris d’immenses quantités de données, dont certaines sont protégées par le droit de la propriété intéllectuelle.
En janvier, des artistes ont ainsi attaqué, sous forme d’action de groupe, Midjourney, Stable Diffusion et DreamUp, trois modèles d’IA formés grâce à des milliards d’images récoltées sur internet.