Choléra en Algérie: des députés d'opposition réclament une commission d'enquête
Publié leDes députés de trois partis d’opposition ont formellement réclamé la constitution d’une commission d’enquête parlementaire sur la réapparition du choléra début août en Algérie et la gestion de l’épidémie par les autorités, a annoncé mardi le Front des forces socialistes (FFS).
La proposition de texte créant la commission d’enquête a été déposée lundi à l’Assemblée nationale populaire (APN, chambre basse), a précisé dans un communiqué le FFS qui y détient 14 des 462 sièges.
Cette commission devra « situer les responsabilités et déterminer les causes réelles de l’épidémie », mais aussi examiner « les mesures prises pour y mettre fin » afin de savoir si les autorités ont notamment agi « à temps ou avec retard », a expliqué à l’AFP Jugurtha Abbou, secrétaire à la Communication du FFS, plus ancien parti d’opposition d’Algérie.
« L’apparition de cette maladie datant du Moyen-Âge a terni l’image du système sanitaire de notre pays » et « cette menace sanitaire pour les citoyens a été traitée de manière chaotique » par les ministères concernés, peut-on lire dans le texte déposé à l’APN.
Ce texte rédigé à l’iniative du FFS a reçu le soutien de députés islamistes du Mouvement de la société de la paix (MSP, 34 sièges) et de députés du Parti des travailleurs (PT, extrême gauche, 11 sièges), précise le FFS.
Pour être recevable, une proposition de création d’une commission d’enquête parlementaire doit être signée par 20 députés.
Elle a peu de chances d’être adoptée par l’APN, où le Front de libération nationale (FLN) du président Abdelaziz Bouteflika et son allié, le Rassemblement national démocratique (RND) du Premier ministre Ahmed Ouyahia, détiennent à eux deux une large majorité (261 sièges).
Une centaine de personnes, dont deux sont décédées.
Avant la réapparition début août de la maladie, les précédents cas – isolés – de choléra en Algérie remontaient à 1996. L’actuelle épidémie a touché une centaine de personnes, dont deux sont décédées.
La presse et les réseaux sociaux ont très sévèrement critiqué les autorités algériennes pour leur gestion de la crise, pointant du doigt une annonce tardive de l’épidémie, des ministres silencieux et absents, ainsi qu’une communication chaotique où se sont multipliées les déclarations contradictoires.
Sollicité par l’AFP, le ministère de la Santé n’avait pas communiqué en fin d’après-midi le dernier bilan disponible de l’épidémie.