Ces routiers marocains qui sillonnent les routes transafricaines

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Ils sont une centaine de camionneurs marocains à parcourir quotidiennement sans relâche les routes africaines. Aux rythmes de travail effrénés, s’ajoutent les contraintes liées à l’infrastructure ou pire l’instabilité de certaines régions. 

C’est au crépuscule que Jalil, un routier d’une quarantaine d’années, vient prendre le chemin de Casablanca en direction d’Abidjan, la capitale ivoirienne. Lui et son coéquipier devront accomplir en quelques jours une tournée de plusieurs milliers de kilomètres, dans un timing toujours très serré. L’homme a cumulé aujourd’hui une expérience de quinze ans. Traverser des milliers de kilomètres, c’est devenu pour lui une simple routine, ni plus, ni moins.

“Il s’agit pour moi d’un rituel. Je prends le camion. Je vois ce que j’ai à faire. Je vérifie ma cargaison. Je regarde la carte. Ça me donne une idée des routes qu’on va prendre”, nous dit-il. Dans la famille des routiers, Jalil fait partie de ceux qui correspondent le plus au mythe du voyageur épris de liberté. Ces passionnés du bitume qui avancent vers l’horizon dans le soleil couchant. “Il y a quelque chose que j’ai appris à propos de ce métier, c’est la patience. On doit gérer les différents aléas, technique, logistique et parfois climatiques”, confie notre camionneur.

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L’entreprise pour laquelle il travaille livre des marchandises à plusieurs pays africains comme la Mauritanie, le Mali, le Sénégal, le Burkina Faso ou encore la Guinée Conakry. Chaque jour, ce sont plus d’une centaine de camions qui prennent la route au départ des différentes villes du Royaume en direction d’Afrique Subsaharienne. Ils transportent dans des cargaisons qui avoisinent les trentaines de tonnes, parfois de denrées alimentaires. Des produits périssables qu’il faut livrer dans des délais serrés.

Ils opèrent sur plusieurs trajets comme celui de Dakar à Ndjamena, ou encore de la route menant de Dakar à Lagos. En plus des contraintes liées au temps, ils doivent surtout contourner les différents obstacles, dont ceux liés aux infrastructures. Sur papier, le réseau des routes transafricaines est un immense projet en pleine expansion. Sur papier seulement. Il y a énormément de chaînons manquants. Certains tronçons deviennent impraticables dès qu’il pleut. Parfois même dangereuse. Et d’autres sont bloqués en raison de conflits politiques comme celui provoqué par l’Algérie et son hostilité envers le Maroc.

Lire aussi. Burkina Faso: les camionneurs marocains ont quitté le pays via le Mali

Le pire, ce sont les situations qui dégénèrent du jour au lendemain, comme ce fut le cas il y a quelques jours au Burkina Faso. Heureusement, il y a eu plus de peur que de mal. L’intervention rapide des autorités marocaines a permis aux routiers marocains de quitter le pays en traversant le Mali. 

Ils étaient une trentaine, tous bloqués dans ce pays, selon Mustapha Chaoune, président de l’Organisation démocratique du transport et de la logistique multimodale (ODTL) qui salue la réactivité de la diplomatie marocaine. Certains transportaient des cargaisons comme la viande, les légumes ou encore les produits laitiers. S’il n’y a pas eu de drame, c’est grâce notamment aux forces de maintien de l’ordre présentes dans la région. Il s’agit des casques bleus, avec un contingent marocain non-négligeable, mais aussi ceux de l’Union Africaine.  « Notre travail est certes risqué, mais ça nous permet de gagner mieux notre vie. Après le ralentissement de l’activité lié au Covid, on n’avais hâte de reprendre les routes », affirme Jalil.

Un trajet peut couter au propriétaire de la marchandise jusqu’à 70.000 DH pour une expédition de 35 tonnes. Le voyage aller-retour avec toutes ses charges absorbe environ 25000 DH. Le chauffeur se voit alloué un budget d’environ 7.000 DH de frais de déplacement. Le tout pour un salaire mensuel allant de 4.000 à 4.500 DH. Certaines entreprises prévoient des primes de rendement qui permettent aux routiers de quoi mettre du beurre aux épinards.

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