Bombardements israéliens sur un convoi à Gaza: la communauté internationale… s’indigne!

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Ouverture d'une enquête après la mort de trois otages tués "par erreur" selon l'armée israélienne
©AFP

Les condamnations se sont multipliées vendredi à travers le monde après des tirs israéliens sur des civils palestiniens et une bousculade pendant une distribution d’aide alimentaire jeudi à Gaza, qui a tourné au drame et provoqué des scènes de chaos faisant plus de 110 morts, selon le Hamas.

Près de cinq mois après le début de la guerre entre Israël et le Hamas, les frappes israéliennes incessantes contre le territoire palestinien dévasté ont fait dans la nuit au moins 83 morts, a indiqué vendredi le ministère de la Santé du mouvement islamiste.

Alors que le bilan humain ne cesse de s’alourdir avec plus de 30.000 morts à Gaza depuis le début du conflit selon ce ministère, 2,2 millions des 2,4 millions d’habitants de ce petit territoire assiégé par Israël, sont menacés de famine, d’après l’ONU.

Jeudi, un médecin de l’hôpital al-Chifa et des témoins ont affirmé que des soldats israéliens avaient tiré sur une foule affamée qui se précipitait vers les camions d’aide dans la ville de Gaza, dans le nord. Le bilan est de 112 morts et 760 blessés, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Un responsable de l’armée israélienne a confirmé des « tirs limités » de soldats se sentant « menacés » et évoqué « une bousculade durant laquelle des dizaines d’habitants ont été tués et blessés, certains renversés par les camions d’aide ».

Ce drame, a reconnu le président américain, Joe Biden, va compliquer les pourparlers en vue d’une trêve dans la guerre déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas menée le 7 octobre dans le sud d’Israël à partir de la bande de Gaza, où ce mouvement a pris le pouvoir en 2007.

Fidèle allié d’Israël, les Etats-Unis ont exigé des « réponses » du gouvernement de Benjamin Netanyahu après la tragédie de jeudi, appelant à une « enquête approfondie ».

« Le meilleur moyen d’alléger les souffrances du peuple palestinien est de parvenir à un accord sur un cessez-le-feu temporaire (…) », a affirmé le département d’Etat jeudi, en parlant d’une situation « incroyablement désespérée » à Gaza.

« Enquête indépendante efficace » 

L’Italie et l’Espagne ont condamné le drame de Gaza, jugeant « urgent » un cessez-le-feu. La France a dénoncé des tirs contre des civils « pris pour cible par des soldats israéliens » et réclamé une « enquête indépendante ».

La Chine a appelé à un « cessez-le-feu » et à garantir l’entrée des aides humanitaires dans le territoire, soumises au feu vert d’Israël.

Poids lourd du monde arabe, l’Arabie saoudite a condamné « la prise pour cible de civils sans défense par les forces d’occupation ». La Ligue arabe a de son côté condamné « dans les termes les plus forts un acte barbare et brutal qui méprise totalement la vie humaine ».

Le Qatar, l’un des principaux médiateurs dans la guerre, a appelé à une « action internationale pour mettre fin immédiatement à l’agression (israélienne) ».

Le Conseil de sécurité de l’ONU s’est réuni en urgence et à huis clos, après que le chef des Nations unies Antonio Guterres s’est dit « choqué » par le drame de jeudi et a plaidé pour « une enquête indépendante efficace ».

Selon un témoin, certains « camions d’aide se sont approchés trop près de chars de l’armée déployés dans la zone et la foule a pris d’assaut les camions. Les soldats ont tiré sur la foule car les gens s’approchaient trop près des chars ».

Le drame a eu lieu le jour où le ministère de la Santé du Hamas a annoncé un nouveau bilan de 30.035 morts à Gaza, la plupart des civils, depuis le 7 octobre.

Nouveaux raids israéliens 

Selon le gouvernement du Hamas vendredi, l’armée de l’air israélienne a mené des dizaines de frappes à travers le territoire, notamment à Khan Younès et Rafah, dans le sud. Des combats entre les soldats israéliens et le Hamas se poursuivent à Gaza-Ville ainsi qu’à Khan Younès, ont indiqué des témoins.

Après le drame de jeudi, Joe Biden a indiqué qu’il n’y aurait « probablement » pas d’accord de trêve avant le début du ramadan, mois sacré du jeûne pour les musulmans, qui commence autour du 10 ou 11 mars.

Depuis des semaines, le Qatar, les Etats-Unis et l’Egypte tentent d’arracher un accord prévoyant une trêve de six semaines associée à une libération d’otages en échange de prisonniers palestiniens et l’entrée à Gaza de quantités importantes d’aides.

Les civils sont quotidiennement pris dans les combats et les bombardements israéliens qui ont détruit des quartiers entiers et forcé 1,7 million de personnes à fuir leurs foyers.

Selon l’ONU, près de 1,5 million de déplacés ont gagné Rafah, adossée à la frontière fermée avec l’Egypte, où la population massée sans échappatoire craint une offensive terrestre.

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