Biden en Israël mercredi, par «solidarité» et pour débloquer l’aide vers Gaza

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Le président américain Joe Biden va se rendre mercredi en Israël pour une visite de « solidarité » après l’attaque du Hamas, qui vise aussi à débloquer l’acheminement de l’aide vers la bande de Gaza, en état de siège et menacée d’une catastrophe humanitaire.

Alors qu’Israël se prépare à une offensive terrestre contre le Hamas, une intense activité diplomatique se poursuit pour tenter d’éviter que la guerre, déclenchée le 7 octobre par l’attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien, n’embrase la région mais aussi pour épargner les civils pris au piège, privés d’aide humanitaire.Un million de Palestiniens de la bande de Gaza, bombardée sans répit par l’armée israélienne, ont quitté dans la panique leur foyer ces derniers jours.

Des milliers de personnes ont déjà été tuées de part et d’autre depuis le début de la guerre, tandis que le Hamas a enlevé 199 otages selon Israël.

Des centaines de milliers de civils démunis sont massés dans le sud de la bande de Gaza, près de la frontière avec l’Egypte, alors qu’Israël a coupé les approvisionnements en eau, en électricité et en nourriture dans le petit territoire contrôlé par le Hamas.

« Il reste 24 heures d’eau, d’électricité et de carburant » à Gaza et si de l’aide n’y entre pas, les médecins n’auront plus qu’à « préparer les certificats de décès », a averti lundi Ahmed Al-Mandhari, directeur de l’OMS pour la Méditerranée orientale, qui redoute une « catastrophe » humanitaire imminente.

Le point de passage de Rafah, seule ouverture de la bande de Gaza à ne pas être contrôlée par Israël, reste fermé, rendant impossible l’entrée de l’aide d’urgence. Mardi, des convois d’aide stationnés dans le Sinaï, en Egypte, ont cependant pris la route vers Rafah sans qu’il soit possible de savoir si la frontière allait rouvrir.

Des bombardements israéliens ont visé mardi matin des bâtiments à Rafah, selon un photographe de l’AFP. L’armée « continue à frapper des cibles militaires à travers la bande de Gaza », a déclaré un porte-parole.

Menace iranienne

A l’issue d’une nuit d’entretiens-marathon à Tel-Aviv avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a annoncé la visite de Joe Biden pour « réaffirmer la solidarité des Etats-Unis avec Israël ».

Et ce alors que l’Iran a menacé d’une possible « action préventive » contre Israël si le pays maintient son projet d’offensive terrestre.

Joe Biden espère « entendre de la part d’Israël comment il mènera ses opérations de manière à minimiser les pertes civiles et à permettre l’acheminement de l’aide humanitaire aux civils de Gaza d’une manière qui ne profite pas au Hamas », a ajouté Antony Blinken.

Il a annoncé que les Etats-Unis avaient obtenu des garanties de la part d’Israël concernant l’acheminement de l’aide étrangère.

M. Biden doit aussi rencontrer le président égyptien, le roi de Jordanie et le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas à Amman, alors que le risque d’un débordement du conflit inquiète à travers le monde.

« La possibilité d’une action préventive de l’axe de la résistance est attendue dans les prochaines heures », a averti lundi le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, utilisant le terme qui désigne les alliés régionaux de l’Iran (Syrie, Hamas, Hezbollah libanais entre autres).

La tension est vive aussi dans le nord d’Israël, à la frontière avec le Liban, où l’armée israélienne a annoncé mardi avoir tué quatre assaillants lors d’une tentative d’infiltration. Les échanges de tirs se sont multipliés ces derniers jours à cette frontière entre le Hezbollah, un allié du Hamas, et l’armée israélienne.

 Un sol truffé de tunnels

Un porte-parole de l’armée israélienne, Jonathan Conricus, a déclaré ne pas savoir si la visite de M. Biden pouvait remettre en cause la date de l’offensive terrestre contre le Hamas.

« Je ne pense pas que cette visite vise à l’empêcher », mais plutôt « à s’assurer qu’Israël a tout ce dont il a besoin pour se défendre », a-t-il ajouté.

Une telle opération s’annonce périlleuse alors que le nord de la bande de Gaza est truffé de tunnels où le Hamas, classé organisation terroriste par les Etats-Unis, l’Union européenne et Israël, cache ses combattants et ses armes sous terre.

A l’aube du 7 octobre, en plein Shabbat, le repos juif hebdomadaire, des centaines de combattants du Hamas ont infiltré Israël par la terre et les airs, tuant plus d’un millier de civils et semant la terreur sous un déluge de roquettes. Environ 270 personnes, d’après les autorités, ont été abattues dans un festival de musique.

« J’ai vu des bébés, des femmes et des enfants décapités », a affirmé le rabbin Israel Weiss, l’un des responsables de l’identification des corps sue la base militaire de Shura, près de Ramla), dans le centre d’Israël. « Jamais de ma vie je n’ai vu de telles horreurs ».

Le Hamas a enlevé 199 personnes lors de l’attaque, selon Israël. L’organisation évoque « 200 à 250 » otages à Gaza et fait état de 22 otages tués dans les raids israéliens.

Plus de 1.400 personnes ont été tuées en Israël depuis le début de la guerre. La plupart sont des civils morts le jour de l’attaque, la plus meurtrière depuis la création de l’Etat d’Israël en 1948.

Les frappes de représailles israéliennes ont tué au moins 2.750 personnes, en majorité des civils palestiniens, dont des centaines d’enfants, selon les autorités locales.

L’armée israélienne, qui a déployé des dizaines de milliers de soldats autour de la bande de Gaza et à la frontière libanaise, a annoncé avoir récupéré les corps de 1.500 combattants du Hamas.

Soumise à un blocus israélien terrestre, aérien et maritime depuis l’arrivée au pouvoir du Hamas en 2007, la bande de Gaza, où s’entassent 2,4 millions de personnes sur 362 kilomètres carrés, est placée en état de « siège complet » depuis le 9 octobre par Israël.

Martin Griffiths, chargé des situations humanitaires d’urgence à l’ONU, a annoncé qu’il se rendrait mardi au Proche-Orient.

Du côté israélien, près de 500.000 personnes ont également été déplacées, selon l’armée.

« Nous avons évacué tout le sud d’Israël, toutes les localités près de la bande de Gaza, suite aux directives du gouvernement », a déclaré Jonathan Conricus, ajoutant: « Nous avons fait de même dans le nord où vingt localités près de la frontière ont été évacuées » .

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