À Jérusalem, des manifestants veulent «sauver Israël» de Netanyahu

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Les forces de sécurité arrêtent des manifestants antigouvernementaux israéliens qui bloquent une route lors d'un sit-in de quatre jours près du Parlement à Jérusalem le 1er avril 2024. (Photo de Menahem Kahana / AFP)

Des milliers d’Israéliens sont descendus dans la rue lundi en Israël pour la troisième soirée consécutive afin de manifester leur colère contre le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, que certains veulent « chasser » du pouvoir dans l’espoir de « sauver » le pays. 

Des manifestations de masse réunissant des familles d’otages retenus à Gaza après avoir été enlevés lors de l’attaque sanglante du Hamas en Israël le 7 octobre, et des opposants au gouvernement de droite ont provoqué des perturbations à Jérusalem et Tel-Aviv samedi et dimanche.

Alors que des milliers de personnes se sont à nouveau rassemblées à Tel-Aviv et devant le Parlement israélien lundi à Jérusalem, des manifestants ont exprimé auprès de l’AFP leur colère contre Netanyahu.

« Il s’agit d’une crise existentielle pour Israël », a déclaré Einat Avni Levi, 40 ans, dont la famille a dû fuir le 7 octobre le kibboutz Nirim, situé à un peu plus d’un kilomètre de la barrière de sécurité qui sépare Israël de la bande de Gaza.

« Si quelqu’un vient me chercher dans mon lit et que je ne peux pas faire confiance à mon armée et à mon gouvernement pour venir me sauver, je ne peux pas vivre ici », a-t-elle déclaré, en référence aux plus de 250 otages enlevés par le Hamas lors de l’attaque ce jour-là.

Netanyahu a longtemps affirmé qu’il était le seul dirigeant capable d’assurer la sécurité des Israéliens, une affirmation qui a depuis été battue en brèche.

Le général de brigade Reuven Benkler, 65 ans, sorti de sa retraite après le 7 octobre pour servir pendant un mois à la frontière libanaise, a fait l’éloge de l’offensive militaire israélienne à Gaza.

Mais il a aussi critiqué Netanyahu, estimant que le seul objectif de cette guerre était de « maintenir Bibi au pouvoir », référence au surnom de Netanyahu, qui est le Premier ministre le plus pérenne de l’histoire d’Israël.

Lire aussi. Gaza : l’armée israélienne s’est retirée de l’hôpital Al-Chifa, des dizaines de corps retrouvés

Comme de nombreux participants aux manifestations anti-Netanyahu, il estime qu’il n’y a « aucune chance que les otages rentrent chez eux tant qu’il est au pouvoir. Il a sacrifié 134 otages pour rester au pouvoir », a déclaré M. Benkler à l’AFP.

Les partisans de Netanyahu estiment eux que ce n’est pas le moment de changer de dirigeant. « Rentrez chez vous. Vous aidez le Hamas », a crié un juif orthodoxe aux manifestants qui se dirigeaient vers le Parlement avec des banderoles « Elections maintenant ».

De nombreuses personnes présentes devant le Parlement étaient furieuses que les ultra-orthodoxes israéliens, qui représentent environ 16% de la population juive, soient pour la plupart exemptés de service militaire.

C’est un « scandale« , a lancé le général Benkler alors qu’Israël « a besoin de tous les hommes qu’il peut trouver », blâmant l’alliance avec les partis ultra-orthodoxes qui a permis à Netanyahu de rester au pouvoir.

Également opposée à l’exemption des ultra-orthodoxes, Tehila Elitzur, mère de six enfants, a toutefois estimé que la société israélienne fracturée devait s’unir, faute de quoi « nous mourrons ». Netanyahu « utilise les divisions pour rester au pouvoir », a-t-elle dit.

En Israël, le service militaire est obligatoire, mais les ultra-orthodoxes peuvent échapper à la conscription s’ils consacrent leur temps à étudier les textes sacrés du judaïsme, une exemption de longue date qui a pris fin lundi après une décision de la Cour suprême mais dont l’application est encore suspendue à des procédures en cours.

La guerre contre le Hamas à Gaza a été déclenchée par Israël après l’attaque du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre. Elle a entraîné la mort d’au moins 1.160 personnes, essentiellement des civils, en Israël, selon un décompte de l’AFP établi à partir de données officielle.

En représailles, Israël a lancé une offensive militaire dans la bande de Gaza qui a fait plus de 32.800 morts, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

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