Jérusalem sous tension pour la « marche des drapeaux » israélienne 

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l'Autorité palestinienne, a mis en garde Israël contre son "insistance à organiser la marche provocatrice des drapeaux/ DR

Des dizaines de milliers de juifs sont attendus jeudi à Jérusalem pour la traditionnelle « marche des drapeaux », manifestation nationaliste marquant la prise de la partie orientale de la Ville sainte par Israël en 1967 et régulièrement émaillée par des violences. 

La marche, qui doit débuter à 16h00 (13h00 GMT), est une des manifestations organisées par Israël à l’occasion de « Yom Yerushalaïm » (« jour de Jérusalem » en hébreu) pour célébrer la « réunification » de la ville après l’occupation et l’annexion de sa partie palestinienne à la suite de la guerre israélo-arabe de 1967.

Elle se tient cette année encore dans un contexte de très fortes tensions, le conflit israélo-palestinien ayant déjà fait près de 200 morts depuis le début de l’année, dont 35 au cours d’une guerre de cinq jours entre l’armée israélienne et des groupes armés palestiniens de la bande de Gaza, du 9 au 13 mai.

Nabil Abou Roudeina, porte-parole du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, a mis en garde mercredi Israël contre son « insistance à organiser la marche provocatrice des drapeaux », pendant laquelle nombre de commerçants palestiniens de la Vieille Ville préfèrent fermer leur boutique plutôt que de les exposer au risque d’être saccagées par certains membres du cortège israélien.

Lire aussi: Jérusalem: le Pape exprime son inquiétude

La décision de maintenir la marche « confirme l’assentiment du gouvernement israélien aux vues des extrémistes juifs », a déclaré M. Abou Roudeina.

La marche, dont le trajet historique passe par la Vieille Ville, dans Jérusalem-Est, doit s’achever au mur des Lamentations, situé en contrebas de l’esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l’islam.

L’esplanade est bâtie sur ce que les juifs appellent le mont du Temple, site le plus sacré du judaïsme.

Défiant l’interdit du rabbinat, selon lequel les juifs n’ont pas le droit d’aller sur le mont du Temple, certains s’y rendent néanmoins en visite, de façon croissante ces dernières années. Des ultranationalistes en profitent parfois pour y prier subrepticement, ce que les Palestiniens dénoncent régulièrement comme des « provocations ».

Dénonçant des « fausses publications » affirmant, selon elle, que la marche des drapeaux doit « passer par le mont du Temple », la police israélienne a publié un communiqué assurant que « le trajet [autorisé] est le même depuis des décennies et ne sera pas différent » cette année.
Le texte met en garde contre « les violations à l’ordre public » et dénonce une campagne d' »incitations à la violence » orchestrée selon elle « par l’Iran » et relayée par le Hezbollah libanais ou des groupes armés palestiniens comme le Hamas ou le Jihad islamique. 

Le Hamas a condamné mercredi « la campagne de l’occupation sioniste contre notre peuple à Jérusalem occupée sous prétexte d’assurer la sécurité de la marche des drapeaux ». 

En 2020, le jour prévu de la marche et après des violences israélo-palestiniennes à Jérusalem-Est, le Hamas avait lancé des salves de roquettes sur Israël, prélude à une guerre de 11 jours entre les deux camps. 

En 2022, des heurts avaient éclaté entre Palestiniens et forces de l’ordre israéliennes, faisant au moins 79 blessés.

Cette année, la police israélienne a annoncé avoir déployé 2.500 hommes dans Jérusalem pour assurer l’ordre public.

Dans la matinée, comme d’ordinaire, plusieurs dizaines de juifs se sont rendus sous escorte policière sur l’esplanade des Mosquées après les prières musulmanes du matin, selon des images diffusées par la télévision israélienne.

« Je me réjouis de voir des milliers de personnes venir célébrer au mont du Temple et à Jérusalem. Le mont du Temple qui a été libéré il y a 56 ans est le lieu le plus saint pour les juifs et ils ont le droit d’y venir pour célébrer sa libération », a affirmé le ministre de la Sécurité publique Itamar Ben Gvir, parangon de l’extrême droite israélienne dont la présence est attendue à la « marche des drapeaux ».

Dans une vidéo diffusée par son bureau, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a assuré qu’Israël était « engagé à maintenir la sécurité de Jérusalem ».

Les menaces ne cessent pas, a-t-il ajouté, mais nos capacités à affronter nos ennemis et assurer notre sécurité à Jérusalem et partout dans le pays sont permanentes ».

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