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8 mars: le HCP célèbre cette journée sous le thème « L’égalité de genres, impératif du développement durable »
Publié leLe Haut-Commissariat au Plan (HCP) célèbre la Journée Internationale des Femmes en organisant une rencontre sous le thème « L’égalité de genres, impératif du développement durable » ce jeudi 10 mars 2022 à partir de 10h00 à l’hôtel Sofitel Jardin des Roses – Rabat.
Cette manifestation, organisée en partenariat avec ONU-Femmes et l’Union européenne, est l’occasion de présenter, pour en débattre, les résultats des travaux statistiques et études réalisées par le HCP sur la situation de genres dans différents secteurs d’activité de notre pays.
Ces travaux traiteront de façon didactique et interactive des acquis et défis nationaux en termes d’égalité entre les deux sexes, et ce par référence à une analyse économique de données inédites issues de la comptabilité nationale.
Cette manifestation connaît la participation des représentants des secteurs institutionnels publics et privés, des organisations professionnelles, de la sphère académique et de la recherche, de la société civile et des partenaires internationaux.
Les intervenants de cet événement qui a lieu ce matin à Rabat sont Ahmed Lahlimi Alami, haut commissaire au plan, Leila Rhiwi, représentante d’ONU Femmes au Maroc et Alessio Capellani, ministre-conseiller, chef-adjoint de la Délégation de l’Union Européenne au Maroc.
Déclaration de Leila Rhiwi, Représentante d'ONU Femmes au Maroc lors de la rencontre "L'égalité de genre, impératif du développement durable"#IWD2022 #JourneeDesDroitsDesFemmes https://t.co/ngifs02i80 pic.twitter.com/kPZp9N9KA3
— ONU Femmes Maroc (@ONUFemmesMaroc) March 10, 2022
Inaugurant cette discussion intitulée « L’égalité de genre, impératif du développement durable », Ahmed Lahlimi Alami a rappelé le « constant engagement personnel » du roi Mohammed VI « qui n’a cessé depuis son avènement d’investir dans la lutte pour le progrès du statut social de la femme et son insertion dans le processus de modernisation de notre pays ».
Le haut commissaire au plan a souligné que l’objectif de son institution est « d’inscrire [leurs] travaux dans la problématique de l’égalité des genres et d’inscrire cette dernière dans le sillage des engagements internationaux et régionaux de notre pays et du pacte national consacré par le nouveau modèle de développement (NMD) ».
A ce titre, il a rappelé que le NMD « place la cause féminine et la question du genres au cœur des problématiques de croissance économique et progrès social ». Organisée dans le cadre de la célébration le 8 mars de la Journée internationale des droits des femmes, le représentant du HCP a déclaré que cette rencontre sur ce thème était issue de « [leur] conviction », un thème « complexe dans un pays en transition économique, démographique, social et sociétal ».
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Lahlimi Alami a ensuite énuméré les derniers chiffres de leurs travaux sur la situation de la femme au Maroc. Il a notamment mentionné « la qualité de l’emploi très faible » des femmes, « quand elles y accèdent », « souvent peu rémunérées avec une très forte inégalité sur ce point par rapport aux hommes, en particulier dans l’industrie ». Il a aussi énoncé par exemple que les femmes consacraient en moyenne cinq heures par jour aux travaux domestiques, soit près de sept fois plus que les hommes, en notant que 80% des femmes sont au foyer.
En conclusion, l’intervenant a souhaité apporter « son point de vue autocritique, lorsqu’il s’agit de société en transition où le poids de la société traditionnelle continue de piéger les femmes dans les travaux domestiques et où on observe la marginalisation héritée, voulue ou acceptée de la femme ».
« Les données statistiques sur les inégalités entre les deux sexes à partir d’une désagrégation hommes-femmes me semble, malgré son utilité réelle, porteuse d’une certaine ambiguïté, en tout cas dans leur interprétation ou perception dans certains secteurs de l’opinion publique », a formulé le haut commissaire au plan.
Comparaison n’est pas raison
Ce dernier a en effet expliqué que les statistiques, « toujours fournies par comparaison aux hommes, reproduiraient dans une certaine mesure l’héritage de la dépendance des premiers par rapport au seconds et consolideraient une vision dévalorisée de leur statut ».
« Très vite, on peut passer par certaines approches idéologiques qui seraient d’estimer que les femmes, par leur nature, sont vouées au travaux domestiques et à entretenir les hommes subissant eux-mêmes le contexte de chômage. Donc partageons bien les choses », a-t-il recommandé, invitant les milieux universitaires et de recherches à donner « une signification beaucoup plus large » à ces chiffres « que des seules comparaisons ».
« Pour dissiper tout malentendu, l’approche genres par la désagrégation des statistiques hommes-femmes n’est pertinente que si elle est insérée dans une analyse plus large de situations spécifiques que connaissent les femmes dans leur vécu, leur imaginaire, leur intelligence sociale et au-delà », a poursuivi Lahlimi Alami.
Et enfin de prôner une « vision de la société par-delà toute comparaison, et encore moins toute compétition avec l’homme », où « les implications de genres s’inscrivent nécessairement dans un projet social de profonde transformation des structures sociales et institutionnels du pays ».