Vidéos. Al Hoceima: nouveaux heurts entre manifestants et forces de l’ordre
Publié leDe nouveaux heurts ont opposé lundi forces de l’ordre et manifestants dans la province d’Al-Hoceima, où la contestation sociale perdure.
Ces violences interviennent au lendemain d’une déclaration du roi Mohammed VI qui a dénoncé la lenteur des chantiers de développement mis en oeuvre par le gouvernement dans cette région.
Un « grand rassemblement » à l’appel du mouvement de contestation était programmé lundi dans la ville d’Al-Hoceima, jour de l’Aïd el-Fitr, la fête marquant la fin du ramadan.
Mais les forces de l’ordre largement déployées ont « usé de la force » pour disperser ce rassemblement, selon des témoignages recueillis par l’AFP auprès de militants locaux.
La police a « complètement verrouillé Al-Hoceima » et « multiplié des contrôles » sur les routes menant à cette ville, épicentre d’un mouvement de contestation pacifique qui secoue le nord du royaume depuis huit mois.
« Des manifestants venant de localités voisines, notamment d’Imzouren et de Tammassin, ont été empêchés d’y accéder », a confié à l’AFP un journaliste local.
A Ajdir, près d’Al-Hoceima, des « heurts ont éclaté entre les forces de l’ordre et des manifestants qui voulaient se rendre à Al-Hoceima », a-t-il poursuivi, faisant état de « blessés » et d’une « dizaine d’arrestations » dans les rangs des manifestants.
A Al-Hoceima même, des centaines de manifestants sont parvenus à se rassembler vers 17 heures mais ont été « brutalement réprimés par les forces de l’ordre », a-t-il accusé.
Les protestataires venaient réclamer la libération des détenus du « hirak », nom du mouvement de contestation qui revendique le développement d’une région se disant « marginalisée ».
Car la province septentrionale et enclavée d’Al-Hoceïma, dans la région historiquement frondeuse du Rif, est plongée dans un marasme économique avec un taux de chômage particulièrement élevé.
Pour trouver une issue à la crise, l’Etat marocain a relancé ou accéléré ces derniers mois un vaste programme de projets d’infrastructures.
Mais Mohammed VI a tancé dimanche ses ministres pour la « non exécution », « dans les délais impartis », de ces projets et ordonné une enquête pour déterminer les responsabilités.
« Aucune issue à la crise n’est possible sans la libération des détenus », a estimé un élu local contacté par l’AFP.
Car « la situation s’est compliquée avec les arrestations », alors que « la lenteur des procédures judiciaires a envenimé la situation. S’il y a des innocents, qu’ils soient libérés pour apaiser les tensions », a-t-il ajouté.
Les critiques d’ONG locales et internationales se multiplient pour dénoncer la « répression » et « les arrestations arbitraires », tout en appelant à la libération des détenus.
Avec AFP