Vidéo. L’obésité, un problème de taille au Maroc

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Le monde est confronté à une crise de santé publique des plus alarmantes: près de 10% de sa population est obèse. Une situation qui hélas est bien familière au Maroc…

Une étude publiée le 12 juin dernier dans le New England Journal of Medecine (NEJM) révèle que la population obèse mondiale n’a cessé de s’agrandir depuis 1980, doublant dans 73 pays. Et encore plus alarmant, désormais une personne sur dix souffre d’obésité sur la planète.

Une personne est considérée obèse lorsque son indice de masse corporelle (le poids divisé par la taille au carré) est supérieur ou égal à 30.

La prestigieuse revue scientifique américaine tire ainsi la sonnette d’alarme sur une crise de santé publique qui ne cesse de s’intensifier. Entre 2014 et 2015, le nombre de personnes en surpoids (IMC supérieur ou égale à 24,5) ou obèses est passé de 1,9 milliard à 2,2 milliards, soit 30% de la population mondiale.

«L’obésité, qui était considérée comme un facteur de risque, est aujourd’hui établie comme une vraie maladie à prendre au sérieux et même très au sérieux», nous a confié le docteur Mounia Fekkaoui, spécialiste en nutrition. C’est dire combien l’heure est grave, d’autant plus que près de 4 millions de décès ont été liés à un IMC élevé, selon l’étude de NEJM.

Plus en détail, l’Egypte possédait en 2015 le taux d’obésité le plus élevé pour les adultes, soit 35% de cette population, tandis que les Etats-Unis affichaient le plus grand nombre d’enfants et de jeunes adultes obèses, avec près de 13%. Par contre, le Bangladesh et le Vietnam pouvaient se targuer d’afficher les taux d’obésité les plus faibles chez les adultes (1%).

Ce Maroc XXL
Même si l’étude de NJEM ne fournit pas de données détaillées sur le Maroc, ce dernier reste très touché par ce fléau. En effet, le royaume compterait 10 millions d’individus en surpoids, dont 3,6 millions en situation d’obésité morbide (IMC supérieur ou égal à 40), selon un rapport du Haut-commissariat au plan (HCP) publié en fin 2016. Et tout ça sur une population nationale de 34,848 millions d’habitants… Encore plus alarmant, le nombre de Marocains obèses à presque doublé en une décennie.

Il existe quatre types d’obésité. Dans le type I, la graisse est répandue sur tout le corps de façon plus ou moins égale. L’obésité de type II se manifeste par la présence de la graisse au niveau du tronc et de l’abdomen. Quand la graisse est entassée au niveau de l’abdomen, on parle d’obésité de type III. Enfin la présence de la graisse au niveau des cuisses et des hanches indique une obésité de type IV. Les deux derniers cas, appelés respectivement l’obésité viscérale et l’obésité gynoïde, sont ceux qu’on retrouve le plus au Maroc, précise le docteur Fekkaoui.

Pourquoi devient-on obèse? La nutritionniste identifie diverses causes, à commencer par la mauvaise alimentation et le déséquilibre alimentaire. La sédentarité est également à bannir: «Les personnes ne pratiquant aucune activité physique sont plus exposées». Tout serait si simple s’il n’y avait que ces deux cas. Mais, l’obésité peut aussi avoir des causes psychologiques, métaboliques (prise de certains médicaments), ou encore… héréditaires. Eh oui, «il y a des familles d’obèses».

Une «descente aux enfers»
La vie d’un obèse n’est pas de tout repos, car l’on devient un «aimant à maladies»: hypertension artérielle, douleurs articulaires, risque d’infarctus ou d’AVC, troubles respiratoires, diabète de type II, calculs biliaires, cancer… Notre santé psychologique n’est pas non plus à l’abri: dépression, perte de confiance en soi, agoraphobie, ou boulimie. Autant de difficultés qui pourraient pousser certains à penser au pire. C’est le cas de Nora, qui menace de se suicider:

Alors que faire pour lutter, voire prévenir cette «descente aux enfers»? Certaines personnes obèses ont recours à la liposuccion ou à d’autres méthodes chirurgicales, mais là, nous ne parlons que des nantis. Car au Maroc, les couches sociales défavorisées sont les plus touchées par ce fléau. Pourtant, la prise en charge de cette maladie y est quasi inexistante. Le royaume accuse également un manque de moyens de prévention ou d’actions éducatives dans le domaine.

«Il faut aller consulter un médecin nutritionniste et suivre un programme pour perdre du poids de façon saine», conseille le docteur Fekkaoui. La nutritionniste nous exhorte également, pour prévenir l’obésité, de «manger équilibré, beaucoup de légumes, moins de gras saturés et surtout diminuer les sucres». Enfin, et surtout, la pratique du sport, à raison d’«au moins une marche par jour», est fortement recommandée.

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