Vidéo. FIFM: l’actrice palestinienne Hiam Abbass et les «douleurs du passé»

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L'actrice et réalisatrice palestinienne Hiam Abbass (G) et la réalisatrice franco-algérienne Lina Soualem posent sur le tapis rouge du 20e Festival international du film de Marrakech, le 25 novembre 2023. (Photo AFP)

Un documentaire retraçant la vie de l’actrice franco-palestinienne Hiam Abbass a été projeté samedi au Festival international du film de Marrakech (FIFM) où il est en compétition, trouvant un écho particulier sur fond de guerre dans la bande de Gaza.

Sous un tonnerre d’applaudissements, les spectateurs se sont écriés « vive la Palestine » après la projection de « Bye bye Tibériade » réalisé par la fille de Hiam Abbass, la Franco-algérienne Lina Soualem.

Le documentaire « ouvre les douleurs du passé » pour rendre compte des choix de vie difficiles de Hiam Abbass et des femmes de sa famille, en prenant pour point de départ la Nakba, la « catastrophe » qu’a constitué pour les Palestiniens la création d’Israël en 1948 et leur exil et déplacement.

« Les histoires racontées par ces femmes dans ce film ne sont pas seulement des histoires de transmission de femme à femme, de fille à mère ou de mère à fille », a clamé Lina Soualem. Elles « véhiculent une histoire de personnes privées de leur identité ».

La famille de Hiam Abbass a été déplacée de force en 1948 de Tibériade pour Deir Hanna, à une trentaine de kilomètres au nord-ouest, ce que raconte le film à travers de nombreuses archives personnelles.

Hiam Abbass, née en 1960 dans le nord d’Israël, a quitté sa terre natale dans les années 1980 pour Londres puis Paris, mue par sa volonté de faire du cinéma.

Elle a notamment joué dans « La fiancée syrienne » (Eran Riklis, 2004) « Munich » (Steven Spielberg, 2005), « Paradise now » (Hany Abou Assad, 2005) et la série américaine « Succession ».

« Avec nos histoires, nous luttons contre l’effacement et ces images se présentent comme des preuves d’une existence niée », a ajouté Lina Soualem, disant penser « aux habitants de Gaza qui sont en réalité des enfants et petits-enfants de réfugiés palestiniens, qui comme vous et moi, essayent de trouver leur place dans le monde ».

En lice pour l’Oscar

Le film est en lice pour l’Oscar 2024 du Meilleur film international, a été projeté alors qu’une guerre a éclaté dans la bande de Gaza, en représailles à l’attaque sanglante de commandos du Hamas palestinien le 7 octobre sur le sol israélien.

« Je me suis dit qu’il ne fallait pas être trop émotionnelle mais il est difficile pour nous, les Palestiniens, de ne pas l’être », a déclaré Mme Abbass devant le public du festival de Marrakech, qui se tient du 24 novembre au 2 décembre.

Cette 20e édition est marquée par l’annulation des traditionnelles projections sur la place Jamaa El Fna, du fait de la volonté d’organiser un évènement « sobre sans festivités » à cause de la guerre à Gaza, selon les organisateurs.

Attendu cette semaine, le cinéaste américain Martin Scorsese a annulé son déplacement « pour des raisons personnelles », selon cette source.

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