Ukraine: possible expiration de l’accord céréalier

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Le premier navire humanitaire affrété par les Nations unies pour transporter des céréales ukrainiennes a été chargé dimanche 14 août 2022 de 23 000 tonnes de blé. (Photo AFP)

L’incertitude demeure lundi sur l’avenir de l’accord céréalier en mer Noire jugé crucial pour l’alimentation mondiale, à quelques heures de son expiration à minuit (21H00 GMT) à Istanbul.

Sur le terrain en Ukraine, des combats intenses se poursuivent sur le front, où la contre-offensive ukrainienne se heurte à des contre-attaques russes dans certaines zones, mais où les forces de Kiev progressent lentement autour de la ville de Bakhmout et dans le Sud.

Le silence et la discrétion ont entouré tout le week-end les manœuvres de la dernière chance, conduites par la Turquie et l’ONU pour convaincre Moscou de prolonger l’accord céréalier signé en juillet 2022 sur le Bosphore.

Il a garanti au cours de l’année écoulée le passage sécurisé des cargos depuis et vers les ports ukrainiens malgré la guerre, transportant au total près de 33 millions de tonnes de céréales destinées aux marchés mondiaux.

Mais la Russie n’a pas annoncé son feu vert et l’Initiative sur les céréales en mer Noire est désormais de facto à l’arrêt.

« Depuis le 27 juin, aucune demande de passage n’a été approuvée par l’ensemble des parties », selon un communiqué du Centre de coordination conjointe (JCC) qui supervise l’accord à Istanbul.

Le dernier cargo validé par les inspecteurs des quatre signataires, le vraquier turc TQ Samsun, a quitté le port ukrainien d’Odessa dimanche et se dirige vers Istanbul, selon le site Marine traffic.

Lire aussi. Céréales ukrainiennes: Bruxelles envisage une prolongation des restrictions

Le président turc Recep Tayyip Erdogan affiche sa confiance: il a assuré vendredi que son homologue russe Vladimir Poutine était « d’accord » avec lui sur l’extension de l’accord.

Mais le porte-parole du Kremlin a aussitôt répliqué qu’aucune déclaration en ce sens n’avait été faite.

Poutine a dénoncé à plusieurs reprises les obstacles à l’exportation des produits alimentaires et engrais russes, qui devait accompagner celle des produits ukrainiens.

Il a aussi jugé samedi que « le principal objectif de l’accord, la livraison de céréales aux pays dans le besoin, notamment sur le continent africain, n’est pas réalisé ».

Selon les données officielles du JCC, la Chine et la Turquie sont les premiers bénéficiaires des cargaisons, ainsi que les économies développées.

Mais grâce à l’accord, le Programme alimentaire mondial (PAM) a pu soulager une dizaine de pays en situation critique comme l’Afghanistan, le Soudan ou le Yémen.

D’où l’implication du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, qui a poursuivi de nombreuses discussions, selon son porte-parole.

Il a notamment rencontré en fin de semaine les responsables de l’Union européenne, dont les sanctions entravent les activités de la principale banque agricole russe. Rien n’a filtré de ces entretiens.

Combats intenses

Sur le terrain, l’Ukraine a fait état dimanche de combats intenses sur le front est avec les forces russes, et Vladimir Poutine a affirmé de son côté, dans une interview à la chaîne de télévision Rossia-1 diffusée dimanche, que la contre-offensive ukrainienne lancée en juin n’enregistrait aucun progrès.

L’état-major ukrainien a indiqué que son armée continuait son offensive dans le Sud-Est, où elle a dit vendredi avoir encore avancé de près de deux kilomètres en direction de la ville occupée de Melitopol, et où elle cherche à avancer vers la mer d’Azov pour couper les lignes russes et isoler la Crimée.

Dans l’Est, plus au nord, la vice-ministre de la Défense Ganna Malyar a reconnu que la situation s’était « intensifiée » en raison des efforts des forces russes pour contre-attaquer dans plusieurs zones, où l’armée ukrainienne se retrouve en position « défensive ».

Mais elle a fait valoir que les forces ukrainiennes « avançaient progressivement » près de Bakhmout, une petite ville tombée sous contrôle russe en mai après des mois affrontements meurtriers.

Chaque mètre gagné est « déjà une grande victoire », a dit à l’AFP un commandant du bataillon d’artillerie de la 22e brigade mécanisée ukrainienne.

« Les gens devraient comprendre le prix que nous payons. Les ennemis sont nombreux. Nous avons besoin de temps pour les broyer », a-t-il lancé.

Menée depuis juin avec le soutien d’armes lourdes livrées par l’Occident, la contre-offensive ukrainienne progresse lentement face aux troupes russes qui ont le temps d’établir de solides défenses, notamment de redoutables champs de mines, et disposent toujours d’une importante puissance de feu pour pilonner les forces ukrainiennes.

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