Sahara: Ahmed Attaf reconnaît les échecs diplomatiques d’Alger

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Ahmed Attaf (à gauche) et Nasser Bourita (à droite). Collage H24info.
Ahmed Attaf (à gauche) et Nasser Bourita (à droite). Collage H24info.

Prenant une posture de victime tout au long de sa récente interview avec la chaîne qatarie Aljazeera, retransmise par sa nouvelle plateforme « Atheer », le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a reconnu l’échec de la diplomatie algérienne face à la percée multidimensionnelle du Maroc en Afrique, sous les auspices du roi Mohammed VI.

« J’étais chargé (Par le président Tebboune) d’appeler mon homologue marocain, Nasser Bourita, et c’est la première fois que je le dévoile, pour lui adresser mes condoléances et lui dire qu’on était prêts à aider. Il n’a pas répondu à mon appel. A ce jour, je n’ai reçu aucune réponse à mes appels », relève Ahmed Attaf, les traits serrés, en réponse à une question de la journaliste algérienne Khadija Benguenna qui l’a interviewé pendant plus de 80 minutes.

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Lors de son entrevue avec le numéro 1 de la diplomatie algérienne, dont le tiers du temps portait sur le Maroc, Benguenna a plusieurs fois coincé Attaf sur des sujets imbriqués, liés principalement aux relations maroco-algériennes. Le ministre algérien s’est retrouvé à maintes reprises aux abois, prononçant sciemment ou inconsciemment des réponses qui corroborent les avancées du Maroc, notamment sur le dossier du Sahara marocain.

« La réalité dit que le Maroc a réalisé d’importants investissements dans les provinces du Sud et réussi à obtenir moult reconnaissances de la marocanité du Sahara, etc. Tout cela n’est pas un exploit marocain ? », lui a-t-elle lancé. Ce à quoi Attaf a répondu que « Tout ce que vous avez dit est juste et correct sur le terrain », avant de se « ressaisir » et d’évoquer la MINURSO.

Un peu plus loin, il tire à boulets rouges sur son ex-bête noire, à savoir l’ancien président algérien Abdelaziz Bouteflika qui rappelons-le, l’avait blacklisté et écarté pendant près de 25 ans des cercles du pouvoir. Le diplomate a surtout reconnu l’échec de la diplomatie algérienne face à la percée multidimensionnelle du Maroc en Afrique, sous les auspices du roi Mohammed VI.

« Au cours des quinze dernières années, il n’y avait pas une seule personne qui puisse parler au nom de l’Algérie. L’absence de l’Algérie était due à l’inexistence d’un pouvoir réel en Algérie. Voyons voir combien de voyages et de visites le Roi Mohammed VI avait effectués dans les pays africains, du Nigeria au Madagascar en passant par l’Île Maurice. Il a traversé de long en large l’Afrique et a pu collecter les soutiens de plusieurs pays africains », se vexe-t-il.

Concernant l’Espagne et son appui au Maroc sur le dossier du Sahara, Attaf croit savoir qu’elle est revenue sur sa nouvelle position pro-marocaine avant de se contredire quelques minutes plus tard en affirmant que « la reconnaissance par l’Espagne du plan d’autonomie est une reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur les Sahara. C’est inacceptable ».

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S’agissant de la rétrocession par l’Espagne de la gestion de l’espace aérien du Sahara au Maroc, Ahmed Attaf tape du poing sur la table et soutient que « l’organisation de l’aviation civile au Canada a interdit à l’Espagne la rétrocession de l’espace aérien des régions du Sud au Maroc », ignorant par là même que le président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, s’apprête prochainement à rétrocéder au Maroc l’espace aérien au-dessus du Sahara pour être reçu par le roi du Maroc.

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