La défense d’Omar Raddad a présenté jeudi lors d’une audience à huis clos de nouveaux éléments en faveur de sa demande de révision, vingt-huit ans après sa condamnation pour le meurtre de Ghislaine Marchal, et une nouvelle étape est prévue le 15 septembre.
Incriminé par l’inscription « Omar m’a tuer », l’ex-jardinier a toujours clamé son innocence. Il avait bénéficié d’une grâce partielle en 1996, qui n’annule pas sa condamnation.
Dans l’une des plus célèbres affaires criminelles françaises, la commission d’instruction de la Cour de révision avait ordonné le 16 décembre un complément d’information.
Elle souhaitait notamment analyser les conclusions d’un expert en génétique qui a étudié quatre empreintes ADN trouvées sur deux portes et un chevron de la scène de crime, et qui ne correspondent pas au profil génétique de l’ex-jardinier.
C’est sur ces deux portes qu’avaient été écrites les inscriptions « Omar m’a tuer », emblématique de cette affaire, et « Omar m’a t », avec le sang de la victime.
Dans des notes de 2019 et 2020, l’expert en génétique avait relevé la présence de 35 traces d’un ADN masculin inconnu sur l’inscription « Omar m’a t » et a conclu en faveur de l’hypothèse d’un dépôt de ces empreintes au moment des faits et non d’une « pollution » ultérieure, notamment par les enquêteurs.
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Jeudi, la défense d’Omar Raddad a présenté de nouveaux arguments justifiant selon elle une saisine de la Cour de révision.
Son avocate a indiqué avoir notamment présenté des éléments issus d’une « enquête secrète » de la gendarmerie entre 2002 et 2004, révélée dans un livre paru en mars, « Ministère de l’injustice » de Jean-Michel Décugis, Pauline Guéna et Marc Leplongeon.
« Les enquêteurs qui ont fait ce dossier vont être entendus » avant le 15 septembre, a assuré Me Noachovitch à la presse.
Une première requête en révision déposée par Omar Raddad avait été rejetée en 2002.